On l’a comparé à Haussmann pour Paris. Robert Moses a littéralement façonné New-York dans les années trente jusqu’en 1970. Il a régné sans partage sur l’urbanisme de Big Apple. Pour le meilleur et pour le pire.
Architecte Robert Moses est un grand bourgeois. Intellectuel brillant mais solitaire il va voyager en Europe et décider que son avenir est à New-York, une ville dans laquelle il veut remettre de l’ordre. Il commencera par se faire admettre dans l’administration gratuitement. Il rêve d’un New-York avec des terrains de sports, des jardins, des liaisons routières, un pont qui relie Manhattan au New Jersey. Il lui faut le pouvoir et se lie au futur gouverneur de l’état en 1918. Les deux hommes, réformateurs convaincus, se mettent au travail. Moses verra passer cinq maires, six gouverneurs et sept présidents. Il crée les parkways, les ponts de Verrazano et Georges Washington. Il construit 150 000 logements mais au détriment des populations les plus pauvres obligées de quitter Manhattan.
Machine à construire, Moses imagine des plages publiques, Marine Beach, Rockaway, des immeubles comme celui de l’ONU. Il finit par tomber sur un os et des associations le combattent. Moses est viré. Il a cassé le patrimoine originel de New-York par soucis de fonctionnalité. Il reste pourtant incontournable de l’esthétisme new-yorkais.
Pierre Christin tenait à raconter son histoire exceptionnelle. Moses n’avait pas grand soucis de l’humain. Cela l’a perdu. Le maître caché de New-York valait bien un album. On y apprend beaucoup, on découvre étonné un destin d’exception et le pourquoi de cet ensemble unique que constitue New-York superbement mis en images en ligne claire très réaliste par Olivier Balez.
Robert Moses, le maître caché de New-York, Glénat, 22 €
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