Un juge qui finit sa carrière, Sylvestre Ruppert-Levansky, est nommé en 2017 à Metz président de la Cour d’Assises. Occasion pour lui de revenir sur son passé qui l’a vu, parmi d’autres, confronté à une criminelle douée, perverse et manipulatrice. Il lui reste un procès mais parfois le passé peut venir aussi vous rattraper quand on s’y attend le moins. Denis Robert a ficelé un portrait de magistrat aux petits soins. On le savait journaliste de contact, pointilleux, sérieux et bon scénariste. Cette fois encore, Robert va au fond d’un récit qui est celui d’une vie à priori des plus classiques. Sauf que. Franck Biancarelli a déjà travaillé avec Denis Robert pour Le Circuit Mandelberg. Son trait impose ce juge en fin de course et dont la vie n’a pas été si tranquille ou au moins simple que ça. Où est le point de rupture ?
Il se souvient Sylvestre, à ses débuts, sa liaison avec Rachel coincée pour trafic de drogue qu’il avait réussi à épargner. Il vit près de Gaëlle dont les parents sont morts dans un accident. Sa carrière de juge débute en 1985. On lui refile une disparition inquiétante. Émile Landaret a disparu et sa fille est inquiète. Instinctivement, le juge a un doute et va vérifier des détails alors que sa compagne Rachel commence à le délaisser car il est trop pris par son métier. Sylvestre découvre qu’il y a des choses bizarres autour de la disparition de Landaret. Quant apparaît dans le tableau la mystérieuse Mathilde, froide et sans faille. Et proche de Landaret. Peu à peu, avec ténacité, démonte une affaire incroyable qui va bouleverser sa vie et lancer sa carrière. Tout en le mettant face à une Mathilde qui pourrait bien le faire craquer. Ou lui ouvrir des horizons.
Où est la frontière entre le bien et le mal, la tentation et le renoncement ? C’est toute l’histoire du juge Sylvestre que Denis Robert a écrit avec un réalisme intelligent et captivant. Mathilde a bien de Simone Weber, un nom incontournable des grandes affaires criminelles. Robert a mixé plusieurs sources. On croit tout à fait à cette erreur de parcours qu’il faut découvrir absolument, un petit modèle du genre très bien dessiné et découpé. Un film devrait être tiré de cet album, ce qui est une évidence.
Une Erreur de parcours, Dargaud, 18 €
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