Si un faits-divers similaire se passait aujourd’hui on n’y croirait pas. Encore que quelques œuvres célèbres aient pu être volées sans grand soucis encore récemment. Mais la Joconde, on flirterait avec un drame national, un appel aux armes et la démission du gouvernement. En 1911, la Joconde grosso modo tout le monde s’en moquait. Elle n’était pas la star du Louvre et la sécurité était réduite à quelques employés dont un justement, italien immigré, s’était mis en tête de la restituer à son pays d’origine. Pour le principe. Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso (Vendetta) racontent l’extraordinaire aventure dont Monna Lisa (oui avec deux n) allait être l’héroïne passive pour le casse du siècle. Elle sera cachée pendant deux ans aux yeux du public. Une sarabande incroyable pourtant vraie.
On est dans une comédie dramatique digne de Labiche qui va durer deux ans. Vincenzo en profite même si le filet se resserre et qu’il commet l’erreur de tenter de la vendre plus ou moins officiellement à l’Italie. Pas sûr sinon qu’on l’ait retrouvée. Un gentil Vincenzo mais qui n’a pas inventé la poudre et son sort ensuite sera douloureux pendant la guerre de 14 tout en retrouvant son Elisa aimée. Alors Monna, dame en italien restera Mona qui grâce un peu à ses aventures épiques avec son amoureux Vincenzo deviendra le tableau le plus célèbre au monde désormais protégé comme le plus cher des trésors, échappera aux Allemands pendant la guerre mais continue parfois à être la cible d’illuminés. Un excellent album, vivant, touchant et historiquement incontournable sur un dessin de Bonaccorso qui lui va à merveille à Mona-Monna.
Pour l’amour de Monna Lisa, Le plus grand vol du XXe siècle, Steinkis, 18 €
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