Une famille de pionniers anglais capturés par des Amérindiens, au XVIIIe siècle, une aventure à la fois cruelle, violente et initiatique dans un monde qui se bâtit au détriment des autochtones, Captifs est basé sur une histoire vraie. On avait déjà au cinéma de Little Big Man à L’Indien blanc ou La Prisonnière du désert traité le sujet mais qui se passait à une période plus récente, au XIXe siècle. Avec Captifs on est au cœur de la rivalité expansionniste de la France et de l’Angleterre en Amérique, avec le Québec en arrière plan. Ce qui va peser lourd dans ce drame signé par Benoît Rivière au scénario et Olivier Ornière au très bon dessin, riche et travaillé.
1755, en Nouvelle France de jeunes Abénaquis, tribu locale, chasse le cerf. L’un d’eux porte le prénom de Sylvanus. Un an avant dans une ferme isolée en Nouvelle Angleterre, une jeune femme Susanna attend un enfant. Elle a deux petites filles, Polly et Elisabeth, un fils toujours en vadrouille, Sylvanus. Leur grand-père passe les voir et veux les convaincre de venir habiter au fort. Une famille isolée a été capturée par les Indiens. Susanna attend le retour de son mari trappeur qui commerce avec les Indiens. Mais James revient au même moment. Au cours d’une soirée amicale James annonce qu’ils vont partir s’installer à Northfield. Une partie de leurs amis restent pour dormir. Mais à l’aube les Indiens attaquent la maison, tuent certains colons, enlèvent les femmes et les hommes survivants. Seul un adolescent s’échappe et prévient le fort. Susanna ne peut s’y résoudre et est persuadée que tout va vite finir alors que son père avec des soldats se lancent à leur suite pour essayer de les libérer.
Ce qui est en fait à la fois nouveau et une vraie information dans cette aventure est que les Indiens vendaient leur captifs anglais aux Français comme esclaves. La route va être longue, sanglante, très détaillée dans les rapports entre prisonniers et Indiens Abénaquis. Hormis les otages car il peut y avoir rançon, personne n’a le beau rôle. Les Indiens tentent de survivre dans un univers colonial qui les dépasse sans pitié. On appréciera la tenue du récit, la qualité du découpage, des détails et des décors. On pense à Patrick Prugne. Le personnage de Susanna est peut-être le plus fort. La partie esclaves est poignante, le rôle de la France qui accepte tout de ses alliés indiens est peu reluisant, comme celui de l’Église. Reste Sylvanus, le jeune garçon qui sera le trait d’union entre tous et dont on ne comprend pas vraiment le destin. On y ajoute un final qui vaut cependant le détour.
Captifs, Les Humanoïdes Associés, 22 €
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