C’est le sous titre qui dit tout de l’album. Cocteau, l’enfant terrible ne pouvait qu’être écrit par François Rivière, homme de culture, romancier, spécialiste reconnue de l’auteure de Ils étaient dix, déjà libraire à Saint-Michel à une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas avoir connue, scénariste des incontournables Olivia Sturgess et Francis Albany. Avec lui il y a Laureline Mattiussi. Son Île au poulailler, sa Lionne avait marqué son style clair, simple, efficace et novateur. A eux deux ils ont fait Cocteau si l’on peut dire, redécouvert le parcours d’un trublion génial, parfois opportuniste, comédien dans l’âme, capable d’emprunter sans usurper, mis face à lui-même et à un tribunal.
Un enfant du siècle, Cocteau le XXe, venu de la fin du XIXe. Un jeune garçon qui a perdu son père, qui deviendra, on le dit, un touche-à-tout mondain, un homme de mode, un poète qui se rêve cinéaste, un fantasque pourtant unique. En un mot Cocteau est un je m’en foutiste qui a du talent qui sait naviguer, d’Anna de Noailles à la Comtesse de Chévigné, on se l’arrache dans les salons. Il est chez lui chez ces « gens là ». Le sacre du Printemps sera un choc pour lui. Et pour ceux qui vont saccager le théâtre. On s’imagine mal aujourd’hui qu’une guerre puisse naître pour l’art. Dans la foulée il y a celle de 1914. Inapte il va au front, ambulancier. Il dira avec effroi qu’il s’y amusait. Il en revient. Thomas l’imposteur y naîtra. Parade joué au Châtelet qui fait scandale, ça y est Cocteau est sur sa lancée.
Radiguet, Max Jacob, Picasso, Breton , le surréalisme et ses ouailles qui le haïssent, les années passent et Cocteau est là, imprévisible, nécessaire. La biographie est riche, saisissante. Le Sang d’un poète. Les Enfants terribles, le roman, la drogue, La Machine infernale mais pour certains on restera sur un Cocteau-Jean Marais inséparable iconique, amoureux, puis La Belle et la bête. On suit une vie qui aura aussi sa seconde guerre, son occupation, la mort de Max Jacob à Drancy. La mort de Piaf sera aussi celle de Cocteau. En fin d’album des fiches nominatives. Au total une belle somme de savoir, de détails, et un hommage car on a été souvent injuste, réducteur avec Cocteau et la qualité de son génie créatif.
Cocteau, l’enfant terrible, Casterman, 24 €
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