On continue, dans cette excellente série chez Glénat, à surfer en toile de fond sur les grands moments de la Ve République. En 1958, avec le retour au pouvoir de De Gaulle, finie la IVe, voici la Ve sous laquelle nous sommes toujours. Cette fois Les Mystères sont en Algérie au moment où l’indépendance en 1962 va être proclamée. Le commissaire Verne, pied-noir d’origine, va revenir à Alger pour enquêter sur la mort de son père.
Paul Verne retraverse la Méditerranée en février 1962. Son père a été abattu dans sa villa à Alger. Et son frère a disparu. Barbouzes, OAS, FLN, la panique règne et toutes les tendances s’affrontent. Les attentats et les règlements de compte sont quotidien. Verne est reçu par son homologue qui enquête sur la mort de son père. Impossible de retrouver son frère qui a été embarqué par des ultras qui ne veulent pas que l’Algérie devienne indépendante. Rapidement Verne comprend que la vérité peut avoir de nombreux visages.
Une très bonne reconstitution romancée certes mais fiable de ce qu’ont été les derniers mois de l’Algérie française, juste avant l’exode pied-noir vers la Métropole où on ne les attendait pas vraiment. Un panier de crabes, Alger ou Oran, qui va voir des milliers de morts pour rien si ce n’est souvent pour assouvir des luttes dépassées ou nationalistes. Le FLN aura largement sa part de responsabilité dans ces évènements contre les harkis ou à Oran lors des massacres de l’été 62. François Ravard et Philippe Richelle signent cette fois l’un de leurs meilleurs albums.
Les Mystères de la Cinquième République, Tome 3, Les larmes d’Alger, Glénat, 14,50 €
Des faits « romancés » que l’on situera et que l’on replacera « en parallèle » de la grande Histoire officielle des années 1930, 1940, 1950, 1960. Pour y intéresser aussi des jeunes que les cours risquent de lasser. Le graphisme efficace, la mise en couleurs et l’ambiance plairont certainement à de nombreux lecteurs … un peu moins jeunes.