Un exercice de style ? Un hommage ? Avec Retour au Congo (Glénat) la famille Hermann est partie sur les traces de la BD des années quarante à cinquante. Grands espaces, intrigue simple, mais est-ce que le lecteur appréciera toutes les subtilités de ce jeu de piste, au sens propre et figuré du terme ?
Le Congo est toujours belge en ces années d’entre deux guerres. Un vilain méchant sort de prison et a décidé de régler leur compte aux traîtres qui l’on envoyé derrière les barreaux pendant dix-huit ans. Logique. On est en 1928 et à Bruxelles le roi et la reine ont décidé d’aller faire un tour aux colonies. La Presse va suivre l’affaire. Le Matin envoie un certain Alfred Lambillon très mauvais journaliste suivre le déplacement au Congo des souverains. Son confrère, un certain Rémy Georget découvre par hasard qu’un de ses oncles figure sur une photo qui illustre la mort violente d’un certain Evariste Brancard.
Comme le tueur, Georget décide de remonter la piste familiale de cet oncle perdu et réussit à se faire nommer secrétaire du conservateur Lingot du musée de Bruxelles qui accompagne le couple royal. A bord du bateau Rémy est accusé de meurtre, débarqué menottes aux mains. Commence alors les péripéties congolaises de Rémy Georget.
Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour comprendre que Rémy Georget ressemble beaucoup à un certain Georges Remi dit Hergé. On y ajoute un soupçon d’African Queen. Le Congo s’imposait. Les personnages flirtent avec Lampion, Dupond. On peut même déceler un hommage à Haddock dans l’alcoolisme chronique de l’oncle de Rémy. Cette balade africaine est amusante et s’appuie avant tout sur le dessin d’Hermann toujours aussi somptueux. Pour le scénario la trame est distrayante. Il faut chercher les clins d’œil dans les images et les textes. La Russie après le Congo ?
Retour au Congo, Glénat, 13,90 €
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