Un révolver à la main, ensanglanté, et amnésique, tout pour plaire le héros de Trou de mémoire, polar bien noir et ficelé de Pascal Regnauld et Roger Seiter. On est à San Francisco et les cadavres s’accumulent autour de ce type dont les souvenirs sont en cavale. Mais il semble avoir de la ressource le meurtrier présumé. Qui est-il vraiment ? Un type sans histoires ou un tueur ? On a vraiment envie de le savoir mais, suspense oblige, il faudra attendre le tome 2 de ce diptyque qui flirte bien avec l’ambiance des polars US des années soixante.
Sur les quais, il se réveille avec un 38 spécial à ses côtés. Il saigne et a la mémoire qui flanche mais, pas fou, il comprend qu’il a intérêt à se barrer si il ne veut pas qu’on lui demande si c’est lui qui a tué la jeune femme dont le cadavre lui fait de l’œil. Il a bien une piste, une adresse sur une boite d’allumettes et arrive dans un immeuble où tout le monde le connait sous le nom de Wilson, un type friqué. Les flics chargés de l’enquête pataugent un peu quand on retrouve un sénateur et sa maîtresse abattus au fusil à lunette. Il y aurait comme des recoupements possibles entre les deux affaires. Wilson se cherche et part à New-York en bus et de vieux réflexes de pro ressurgissent. A son arrivée il reçoit par la poste un fusil à lunette.
Un joli puzzle dont les pièces se mettent petit à petit en place mais pas dans l’ordre que l’on croirait. C’est là le talent de Seiter, la surprise avec des plans coupés qui s’imbriquent pour que l’action progresse. Nerveuse l’écriture et le dessin semi-caricatural de Regnauld en noir et blanc sur fond sépia ou gris selon les moments seulement souligné par le rouge sanguin bien sûr. Il va reconstituer ses neurones Wilson, on le sent, et alors ça va dégager autour de lui. On bout d’impatience.
Trou de mémoire, Tome 1, Gila Monster, Éditions du Long Bec, 15,50 €
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