Et si le réchauffement climatique obligeait d’ici peu à partager son espace vital avec des réfugiés venus du sud, après ceux déjà arrivé d’Afrique ? On parle d’Espagnols, de Portugais, d’Italiens chassés par la chaleur, la terre qui meurt, l’eau qui s’évapore ou des crues en furie, et que les gouvernements vont loger chez des Parisiens de tout niveau social, contraints et forcés. Solidarité, amitié peut-être, tensions à coup sûr et plus si pas d’affinités. L’exode de 1940 mais dans l’autre sens et cette fois sans espoir de faire machine arrière. David Ratte (Mamada) trace un panorama plus que crédible (mais avec aussi humour et tendresse) de ce qui nous attend, pire attend nos petits-enfants car tout le monde, enfin presque, s’en moque du réchauffement, pousse la clim à fond et ne s’étonne même pas qu’au bord de la Méditerranée en ce mois de juin on flirte déjà avec les 40 degrés à l’ombre (25,7 degrés en moyenne en juin 2008, 30 degrés en juin 2021). Alors ? On fait quoi ?
Depuis un an le phénomène s’intensifie en Europe. Les populations chassées par la chaleur remonte vers le Nord. A Paris les consignes apparaissent alors que l’Espagne ou l’Italie sont devenues inhabitables. Les pays africains ont migré vers les pays de l’Est. Cette fois c’est la France et Paris qui va devoir abriter les réfugiés. Réquisitions des logements, des chambres disponibles. Louis y a droit. Le jeune homme de bonne famille et bourré de TOC a un appartement avec une pièce libre. Et c’est une Espagnole qui va débarquer. Sa mère fort riche est horrifiée mais a trouve un moyen pour que son hôtel particulier échappe au séisme. La sœur de Louis qui vit dans une chambre de bonne jubile. Quant à sa fiancée coincée elle craque. Arrive les nouveau locataires et là surprise. Bonjour Maria Del Pilar Gomez y Gomez.
Une idée judicieuse de scénario, plausible après tout, avec humour, émotion, pour un Louis qui a un petit air de Jérôme K. Jérôme. Va y avoir aussi des sentiments dans l’immeuble de Louis, des tensions, la cohabitation ne sera pas simple. Histoire de famille en prime pour les Espagnols en exil. Ratte a affiné son dessin, de plus en plus fort, expressif. On va aimer cette saga climatique angoissante qui déjà prévoit que pour faire du bon vin il faudra planter des vignes en Hollande ou en Écosse car adieu Bordeaux ou Languedoc. Authentique.
Réfugiés climatiques & castagnettes, Tome 1, Grand Angle, 14,90 €
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