Du 21 octobre 2022 au 29 janvier 2023, le Mémorial du Camp de Rivesaltes près de Perpignan (lieu de mémoire où ont été internés Républicains espagnols, juifs étrangers livrés à l’Allemagne, harkis, etc..) consacrera une exposition temporaire à Gaétan Nocq, dessinateur, peintre, carnettiste et auteur de roman graphique que nous avions rencontré dès la parution de son album Soleil brûlant en Algérie. 80 planches originales issues de son album Le Rapport W seront présentées. Nocq sera aussi présent à la rentrée à la galerie Maghen à Paris dès le 24 août qui prête son concours à l’exposition de Rivesaltes avec aussi le Mémorial de l’internement et de la déportation au Camp de Royallieu (Compiègne) qui a présenté une sélection de planches du Rapport W à l’occasion de l’exposition « Nocq, Rabaté » en 2020.
Gaétan Nocq, récits des camps met en perspective les récits et représentations des camps d’Auschwitz et de Rivesaltes par l’artiste. Cette exposition s’inscrira également dans le cadre des 80 ans du départ du dernier convoi de déportation des Juifs (20 octobre 1942) du camp de Rivesaltes vers Auschwitz-Birkenau. La première partie de l’exposition présentera une sélection de plus de 80 planches originales issues de l’album Le Rapport W (2019, éditions Daniel Maghen). Gaétan Nocq y retrace, avec une grande sensibilité, les 947 jours d’enfermement de Witold Pilecki au camp d’Auschwitz. Cet album a reçu le Prix de la meilleure BD historique 2019 (Cases d’Histoire) et fut finaliste du Grand Prix de l’ACBD 2020.
À propos du Rapport Pilecki
Witold Pilecki fait partie des premières personnes à avoir informé les alliés des conditions de détention et des atrocités commises à Auschwitz. Au lendemain de son évasion, il écrit un premier rapport de quelques pages : c’est le Rapport W. Il rédige ensuite, durant l’été 1945, le Rapport Pilecki compte rendu définitif de ses trois années d’infiltration. Ce document est l’une des sources majeures sur Auschwitz et un témoignage hors du commun. Pilecki, capitaine de cavalerie et membre de l’Armée secrète polonaise, est déporté volontaire à Auschwitz de septembre 1940 à avril 1943, sous son « nom de guerre » Tomasz Serafinski. Sa mission consiste à bâtir un réseau de résistance chargé de renseigner l’extérieur afin de préparer l’insurrection du camp. Ce réseau prend le nom de Związek Organizacji Wojskowej (ZOW), ce qui signifie « Union des organisations militaires ». Ses activités se concentrent également sur l’aide aux prisonniers, surtout les plus fragiles. À son apogée, en 1942, le réseau comprend environ 800 membres.
La résidence artistique
Dans la continuité du travail mené avec des artistes contemporains depuis son ouverture, le Mémorial du Camp de Rivesaltes invite Gaétan Nocq en résidence artistique. Cet été 2022, l’artiste réalise un travail de recherche en immersion. Entre passé et présent, il proposera une lecture inédite de l’histoire du camp de Rivesaltes et des mémoires des populations qui y ont été internées ou reléguées au cours du XXe siècle. Les œuvres conçues au cours de cette résidence seront présentées dans la seconde partie du parcours d’exposition.
Qui est Gaétan Nocq
Passionné d’histoire, Gaétan Nocq s’est formé à l’expérience du carnet de voyage et de reportage en France et à travers le monde. Cette démarche de dessin sur le vif, propre au carnet de voyage, alimente réciproquement son travail en atelier. Il s’engage dorénavant sur les chemins de la narration et donne au roman graphique une posture de témoignage. Il a publié plusieurs romans graphiques : Soleil brûlant en Algérie (2016) et Capitaine Tikhomiroff (2017) aux éditions La Boite à Bulles, puis Le Rapport W, (Maghen, 2019) et enfin Les Grands Cerfs (Maghen, 2021), adaptation en bande dessinée du roman de Claudie Hunzinger, un superbe album qui a été un très gros succès.
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