Comme chaque fin d’année, le journaliste Gilles Ratier, secrétaire général de l’ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) a livré son rapport sur la BD, chiffres à l’appui. 2016 aura été l’année de la stabilisation. Si on lit bien le rapport Ratier on s’aperçoit la part toujours plus importante de la BD sur le marché du livre. On notera aussi que les grosses locomotives se portent bien mais que leurs tirages s’effritent. Adaptation TV ou cinéma, le manga qui fait plus que de la résistance, le comics qui a désormais des têtes de pont solides en France, la BD est un enjeu économique. Le web est le média qui parle plus de la BD et a le plus de lecteurs.
Il faut se plonger dans le rapport Ratier très complet et seule véritable référence objective depuis 17 ans sur l’univers de la bande dessinée. Difficile de faire mieux et il faut remercier Gilles Ratier de son travail, de sa patience, de son objectivité. D’autant que ce rapport 2016 devrait être le dernier de sa plume. Ce qui pose d’ailleurs le problème de la suite. Gilles Ratier est un journaliste qui non seulement connait son sujet, sait enquêter et écrire, donnant au rapport une enveloppe rédactionnelle parfaite, agréable à lire malgré chiffres et statistiques souvent lourdes à digérer. A suivre. L’intégralité du rapport est consultable et téléchargeable en pdf. En voici les grandes lignes et les principales informations. J-L. TRUC
À quelques dizaines de titres près (50 de plus), la production de bandes dessinées en 2016 est sensiblement la même que celle de l’année précédente. Au fil des ans, le 9e art s’est construit une place de choix au sein de l’industrie culturelle et ses acteurs ont su trouver un rythme de production, ainsi que des politiques éditoriales efficaces, dans un monde en constante mutation économique et artistique : d’où la multiplication des licences et des valeurs sûres allant dans le sens des goûts d’un large lectorat. Les tentatives innovantes ou risquées financièrement se raréfient, mais participent à la consolidation des marchés de niche et des nouvelles diffusions du livre : que ce soit par l’impression à la demande ou par la vente sur Internet.
Avec 964 nouvelles éditions ou intégrales, l’exploitation du secteur patrimonial se stabilise également ; seul augmente le nombre des reprises de héros d’autrefois, avec 57 séries qui se perpétuent au-delà des disparitions ou de l’abandon par leurs créateurs. Malgré une distribution dans un réseau confronté à une baisse régulière de sa clientèle (et donc de son chiffre d’affaires), 70 revues spécialisées et 14 éditions particulières d’albums affirment encore la présence de la bande dessinée dans les kiosques.
L’information, l’histoire et la critique de bande dessinée intéressent toujours une certaine partie du lectorat, puisqu’il existe encore, en 2016, 24 revues papier, 44 sites spécialisés et 87 ouvrages d’études spécialisées sur le 9e art. Malgré un catalogue de plus en plus complet et des offres attrayantes (80 % des nouveautés et 70 % du fonds récent sont désormais accessibles en version digitale), l’ensemble du marché du numérique n’arrive toujours pas à convaincre un large public. Ligne Claire a encore progressé en 2016 avec une moyenne de 15 000 lecteurs uniques par mois.
En ayant au moins 3 albums disponibles au catalogue d’éditeurs bien diffusés et un contrat en cours ou un emploi régulier dans la presse ou l’illustration, 1 419 auteurs réussiraient encore à vivre de la création de bandes dessinées sur le territoire francophone européen, alors que 1 597 dessinateurs ou scénaristes ont pourtant réussi à publier au moins 1 album en 2016.
23 bandes dessinées francophones ont donné lieu à des films, téléfilms et dessins animés, alors que 184 œuvres réalisées à l’origine pour d’autres médias et 97 ouvrages dépendant de licences issues d’autres supports ont alimenté la production des nouveautés d’un 9e art qui poursuit, par ailleurs, une percée remarquée sur le marché de l’art contemporain.
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