Une obsession si ce n’est une obsédée qui voit non pas des nains mais du sexe partout, de tout genre, taille, style. Mal Tournée est une lente descente aux enfers, mais oui, car le sexe peut ne pas être joyeux. Enfin faut voir. Clotilde Bruneau dont on vient de traiter Hippolyte et ses cow-girls, avec l’aide graphique de Isa Python, les couleurs de Scarlett embarque sa Daphné dans une aventure où le romantisme se fait la malle. Vive le zizi car Mal Tournée est quand même plus une comédie qu’un drame existentiel. Sauf qu’on peut craindre de ne pas être à l’abri du virus, allez savoir.
Matin difficile, soirée chargée, alcoolisée, numéro donné à un coup d’un soir, tout aurait pu reprendre normalement dans la vie de Daphné. Mais dans la rue, d’un coup le bel acacias change de forme et devient un phallus de poids. Bien sûr, seule Daphné a des hallucinations et les autres la prennent pour une dérangée du bocal. Dérapage entre deux vieilles dames dans le bus, papouilles à l’appui, et à nouveau pénis en forme de barre d’accroche. Folie douce et photo prise par Daphné qui est seule à voit le grand joufflu. Réunion de travail, retard, visions érotiques en live, tout est sexe et beauté. Elle a un grain Daphné qui voit vraiment du sexe dans tous les coins. Elle se voile la face, tente de faire front et va voir sa meilleure amie médecin.
Ça doit la fatiguer la pauvre Daphné ou aurait-elle un manque inavoué ? Pulsions et pas de copain, vélo coquin, plus dure sera la chute. On sourit à cette variation en sexe majeur, en fantasmes qui se lâchent, et en cahier d’esquisses à la fin de l’album. Osera-t-on dire que c’est frais, rigolo, sympa et tendre à souhait ? Mais ferme dans la forme. Pour public averti.
Mal Tournée ! Porn’Pop Glénat, 19,95 €
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