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Ceux qui n’existaient plus, expérience criminelle

Un thriller de Philippe Pelaez en deux tomes qui peuvent se lire séparément avec Olivier Mangin au dessin (Non Retour, La Guerre des amants) bien huilé, dans le ton. On touche largement à la manipulation scientifique mais pas gratuite. Le tout en Russie. Ceux qui n’existaient plus, projet Anastasis, est à la fois un huis-clos dans une clinique, une enquête où l’action se mêle à la science, un polar au final. Le rythme est très soutenu, les fausses pistes abondent. Le duo Pelaez-Mangin s’est bien trouvé sur ce projet abouti.

Natacha fait des cauchemars, des tueurs à gages lui tire dessus alors qu’elle vole vers le centre Matriochka en Russie, à Vologda. Le passager à ses côtés, Yegor, est lui-aussi un des vingt patients qui vont être des cobayes pour se faire tester à l’aide de la neuroscience. Ils ont tous eu des traumatismes sévères. Yegor a fait partie des forces d’assaut contre les terroristes de l’école de Beslan avec 186 enfants tués. Au centre le professeur Vetrov les accueille et leur présente le projet Anastasis. Une des patientes décide d’abandonner. IRM, scanners, un film obligatoire par semaine, sans contacts avec l’extérieur. Natacha se rapproche de Maria qui elle aussi a été concernée par un massacre dont elle est est la survivante. Natacha lui avoue que elle a vu un fou tuer son mari et ses enfants chez eux. Pilules diverses et début des expériences. Natacha serait touchée par la maladie d’Alzheimer et on va essayer de la traiter. Sauf que ce qu’on lui raconte est curieux. Des incidents éclatent entre les cobayes et Natacha continue à avoir des cauchemars et commence à se poser des questions.

Au fil des chapitres, transitions choisies par Pelaez, on accélère évidemment car on se doute bien qu’il y a un os dans le potage. Et de taille car il faut bien suivre ce scénario machiavélique avec une Natacha qui est le pivot de l’intrigue. Où est la vérité ? On s’accroche et on est confronté non sans raisons à quelques grands titres du cinéma eux-aussi embarqués dans l’aventure très écrite, Vol au dessus d’un nid de coucou, Orange Mécanique. On ne peut rien dire de plus, suspense compact oblige. On est bien sûr toujours pris par le dessin d’Olivier Mangin très efficace sans excès de style. Philippe Pelaez sait faire rebondir ses histoires en flirtant quand même avec le mythe du savant fou, russe en plus et confrontations sanglantes des services de sécurité de la Place Rouge. Intéressantes cependant les informations que donne Pelaez. Et il va y avoir le second tome qui sera une autre histoire car on peut lire ce premier tome comme un one-shot dont on peut penser que la fiction pourrait bien être un jour rattrapée par la réalité.

Ceux qui n’existaient plus, Tome 1, Projet Anastasis, Grand Angle, 15,90 €

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