Le prix René Goscinny 2019 a été attribué à Pierre Christin, pour le scénario de son album Est-Ouest (avec au dessin Philippe Aymond, Aire Libre, 2018) et pour l’ensemble de son œuvre. Ce qui est la meilleure nouvelle qu’on pouvait attendre depuis que le Prix René Goscinny a décidé de récompenser un scénariste ou un auteur complet mais exclusivement pour son scénario. Que ce soit Pierre Christin qui reçoive ce prix n’est que justice et, en prime, une vraie joie pour l’ami, le brillant confrère qui a tant fait pour des générations de jeunes journalistes à Bordeaux.
Pierre Christin est un scénariste qui a marqué l’envol de la BD. On pense à Valérian dans Pilote avec Mézières, à Bilal, à la regretté Annie Goetzinger, à André Juillard avec lequel il est entrain de préparer un nouveau Léna, à Aymond pour cet album Est-Ouest, à Giraud, Tardi pour une ballade en Rouergue, sa terre d’adoption, et bientôt Arroyo pour un funiculaire à Montmartre, un prochain album. On ne peut pas tous les citer ces dessinateurs qui ont mis en images l’un de ses scénarios. L’œuvre de Pierre Christin forme un tout, indissociable. Homme de mots, d’écriture, d’infos, toujours serein, l’œil pétillant, Pierre Christin est ce que l’on appelle un honnête homme. Une rare culture, un curieux chronique, un rêveur aussi, il ira se balader au Far West, joue du piano et est un éternel voyageur. Le rencontrer est toujours un plaisir, un moment rare. Il est un peu sorcier, Christin. Son humour est distingué, comme lui, fin, enjoué. Ses neurones fonctionnent à cent à l’heure et son sourire est malicieux, celui d’un matou gourmand pour la vie en général, l’actualité en particulier. Pierre Christin est un homme discret.
Ce prix est un hommage. Combien de fois a-t-on espéré que son nom apparaisse enfin au palmarès du Grand Prix d’Angoulême. Reste qu’associé à celui de Goscinny cela remet les pendules à l’heure. Et fera l’unanimité. J-L TRUC
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