Prix

Prix Atomium 2023 : les gagnants dévoilés de Katya à Le petit théâtre des opérations, Jours de Sable ou Hoka Hey !

C’est ce 8 septembre, le jour du lancement de BD Comic Strip Festival de Bruxellles 2023 que les lauréats des Prix Atomium ont été dévoilés. Depuis 7 ans, le festival récompense les autrices et auteurs de la bande dessinée. Cette année, ce ne sont pas moins de 85 000 euros de dotation répartis entre les 8 gagnants. Ces récompenses ont été remises le vendredi 8 septembre à Tour & Taxis, dans le cadre du BD Comic Strip Festival dont se tient la 14e édition jusqu’au 10 septembre 2023. Un festival rythmé par des expositions, des animations et des rencontres inédites.

Bruxelles est un véritable hub créatif pour la création BD. En témoignent la présence importante du secteur sur son territoire ainsi que la multitude d’expos, de fresques et d’activités qui tournent autour du 9ème art. C’est pourquoi, afin de soutenir les autrices et auteurs, les autorités bruxelloises décernent, depuis 7 ans maintenant, les Prix Atomium de la Bande Dessinée dans le cadre du BD Comic Strip Festival. Ceux-ci sont, dans leur majorité, remis en espèces pour permettre aux lauréats de financer leur travail.

Prix Raymond Leblanc de la jeune création à Antoine Schiffers pour Katya

Pour son premier projet BD, le Liégeois Antoine Schiffers ambitionne de parler de la guerre à hauteur humaine. A travers la quête d’un enfant disparu, on y suit une héroïne atypique à l’orée des années 2000, en Tchétchénie. Katya, c’est l’histoire de ces enfants, de femmes et hommes, qui ont disparu durant deux conflits successifs, dans des conditions souvent indicibles. Le projet parle de ces mères courageuses et discrètes, qui élèvent des fils qui iront peut-être un jour mourir pour leur pays. Dotation : 10.000 euros en espèces et 10.000 € en avance ainsi qu’un contrat d’édition, en alternance, des Éditions du Lombard, des Éditions Futuropolis et des Éditions Casterman. Le lauréat sera publié aux Éditions Casterman. Plus d’informations : raymondleblanc.be

Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles en BD à Pierre Bailly

Pierre Bailly. Chloé Vollmer-Lo / Dupuis ©

Le prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles en bande dessinée a été créé en 2017. Ce prix est destiné à récompenser un travail d’auteur(s) de la Fédération Wallonie-Bruxelles ayant développé une création originale et innovante. Ce prix a pour objectif de récompenser le travail d’un auteur ou d’une autrice de bande dessinée ou même un collectif d’auteurs, qui a développé une création originale, ambitieuse et innovante dans le domaine de la bande dessinée en Wallonie et à Bruxelles. En 1998, Pierre Bailly et Denis Lapière s’associent avec Vincent Mathy : c’est la naissance de la série pour la jeunesse Ludo proposée dans un premier temps dans le magazine Spirou, et ensuite en albums. La série s’est poursuivie jusqu’en 2009 et a connu huit volumes. A partir de 2007, il donne vie à Petit Poilu, une bande dessinée sans texte destinée aux tout-petits, scénarisée par sa compagne, Céline Fraipont. Dotation : 10.000 euros en espèces.

Prix Atomium de Bruxelles à Julien Hervieux et Monsieur le chien pour Le petit théâtre des opérations (tome 3) – Éditions Fluide Glacial

Ce prix récompense un auteur qui a su mettre en avant Bruxelles dans son travail. Le Petit théâtre des opérations (tome 3) retrace parmi d’autres histoires, le fait d’armes du baron de Selys Longchamp qui le 20 janvier 1943 a mitraillé les locaux de la Gestapo de l’avenue Louise à Bruxelles. Cet acte courageux est adapté librement et avec un second degré apprécié par le jury. Le dessin est nerveux et à la marge du réalisme, ce qui donne au récit de l’efficacité. On retrouve l’esprit bruxellois dans cet acte de bravoure unique en son genre et qui reste un fait marquant de la Seconde Guerre mondiale dans la capitale. Dotation : 7.500 euros en espèces.

Le Prix Première du roman graphique à Neyef pour Hoka Hey ! – Label 619 des éditions Rue de Sèvres

La RTBF (Radio-télévision belge de la Fédération Wallonie-Bruxelles) a lancé en 2017 ce nouveau prix, récompensant un genre en phase avec les auditeurs de La Première. Cette année le jury, composé d’auditrices et d’auditeurs de La Première, salue avec Hoka Hey ! un grand récit épris de justice et de liberté. Au cœur des grands espaces, il y est question du respect des identités, de partage et de solitude. D’amour et de vengeance. Une œuvre violente comme le fut la conquête de l’Ouest, une œuvre qui ne promet pas la rédemption mais cherche plutôt une forme d’apaisement. Dotation : 20.000 euros en espace publicitaire, ainsi qu’une présence rédactionnelle sur les supports de La Première.

Le Prix Cognito de la BD historique à Aimée de Jongh pour Jours de sable – Éditions Dargaud

Le Prix Cognito de la BD historique est remis par la Fondation Cognito et récompense la meilleure bande dessinée à caractère historique. Cette fondation privée a pour vocation de faire découvrir ou redécouvrir l’histoire à travers la bande dessinée. Jours de sable évoque, en effet, un épisode dramatique de l’histoire des États-Unis. En 1937, une énorme tempête de sable a ravagé la région américaine des Grandes Plaines, plongeant des millions d’habitants dans la misère et les contraignant à l’exil. Des photographes ont témoigné de cette catastrophe du « Dust Bowl » et l’album rend hommage à leur travail.

Le Prix Le Soir de la BD d’actualité à Émilie Gleason et Arthur Croque pour Junk Food – Éditions Casterman

Le quotidien belge Le Soir est, depuis toujours, le journal de référence en matière de bande dessinée. Avec ce prix, il récompense l’ouvrage qui excelle dans le traitement du monde qui nous entoure sous la forme d’un reportage en bande dessinée. Junk Food d’Émilie Gleason et Arthur Croque signe un réquisitoire contre les ravages de l’addiction de notre société au sucre, au gras et au sel. La dessinatrice s’empare des codes graphiques du marketing des multinationales de l’alimentaire pour traiter, dans un style cartoon, cette catastrophe sanitaire qui frappe 10 % de la population mondiale. Junk Food est un roman graphique à la fois drôle et très sérieusement documenté. Les auteurs donnent la parole aux victimes plutôt qu’aux multinationales de la malbouffe, dont aucune n’a accepté de répondre à leurs questions. Ce livre barré est un formidable manifeste pour un monde libéré des addictions alimentaires. Dotation : 20.000 euros en espace publicitaire, ainsi qu’une forte présence rédactionnelle sur les supports du journal Le Soir.

Par ailleurs, le jury a décidé d’attribuer une mention spéciale aux Éditions Anspach, une firme belge indépendante qui, au fil des années, a produit une série d’albums dans lesquels sont racontés des événements importants ou pittoresques de l’histoire de notre pays. Dernier album publié : Coq-sur-Mer 1933 de Baudouin Deville, où l’Allemagne nazie traque le physicien Einstein sur la côte belge. Dotation : 3.000 euros en espèces.

Le Prix Atomium Spirou à Pascal Thivillon pour Inventures

Le Prix Atomium Spirou récompense des histoires courtes en BD (maximum 4 planches) qui mettent en scène Spirou et Fantasio. Prix destiné aux plus de 18 ans ayant publié au maximum 3 albums. La rédaction de Spirou a été séduite par le projet Inventures de Pascal Thivillon, qui fait la part belle à l’imagination galopante d’un doux rêveur assoiffé d’aventures. Le rêve et l’aventure ! Soit deux valeurs essentielles pour les héros du journal Spirou. En outre, Pascal Thivillon a adopté le trait souple fidèle à l’esprit graphique de Spirou pour faire rire petits et grands. Dotation : histoire publiée par le journal Spirou et toutes les publications seront rémunérées au tarif professionnel.

Prix Atomium de la BD citoyenne à Vincent Jarousseau (dessin Thierry Chavant) pour Les Femmes du lien – Éditions Les Arènes

Le Prix Atomium de la BD citoyenne récompense un ouvrage de bande dessinée qui suscite une réflexion éthique et sociétale, qui aborde de manière positive, constructive et généreuse des enjeux de société contemporains, dont le sujet revêt une portée/résonance locale (locale, belge, européenne). Un superbe ouvrage qui illustre le sens du dévouement et du travail de huit femmes. Le lien, c’est ce qui a tellement manqué durant la pandémie. Ce livre permet concrètement de comprendre ce que signifie la solidarité, le soin, l’accompagnement. En tirant le portrait de huit femmes terriblement inspirantes et en décrivant, sans exhiber, des situations qui pourraient paraître désespérantes mais dont le côté joyeux et l’espérance ne sont jamais loin. Les photos sont spectaculaires et très justes. Elles font passer beaucoup d’émotion. Dotation : 5.000 euros en espèces.

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