On avait beaucoup aimé Piscine Molitor sur Boris Vian. Christian Cailleaux et Hervé Bourhis au scénario récidivent avec bonheur en présentant un grand un peu oublié, non pas son nom mais son œuvre hormis ses scénarios de films. Jacques Prévert est un cas à part de la littérature française. Le surréalisme va lui aller à merveille. Au moins provisoirement. On découvre ses débuts, sa jeunesse, sa désinvolture, son indépendance forcenée.
Faire son service militaire en Turquie, il y a pire après la grande guerre. Quand on a pour meilleur ami un certain Marcel Duhamel futur créateur de la Série Noire, qu’on boit de l’arak en regardant des paysages enchanteurs, certes cela peut lasser mais quand même. Un séjour nonchalant pour le jeune Jacques Prévert avant le retour à la réalité parisienne. Il va découper des articles pour une revue de presse, avec humour, un peu trop pour son employeur. Prévert se joue des mots, les assemble et les détourne. Il rencontre des monstres sacrés, Breton, Aragon et se lance corps et âme dans le surréalisme. Il se marie. Tout a un temps et il s’ennuie. Le cinéma le sauve, il refuse la politisation du mouvement. La suite, c’est le prochain tome.
Des chapitres en images, la vie de Jacques Prévert est une balade qu’il improvise au fil de sa volonté perpétuelle d’indépendance. On va au plus juste dans cette biographie romanesque pour laquelle les auteurs ont eu accès aux archives de la famille. Prévert est un poète qui a du charme et qu’il faut retrouver. A lire pour une première approche son recueil Spectacle.
Prévert, inventeur, Aire Libre, Dupuis, 16,50 €
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