C’est le dernier volet d’une des plus belles, fortes sagas dans un univers médiéval à la Gargantua dominé par des géants. Des portraits, des ogres et des hommes, des femmes bien sûr comme dans cette Première-Née. Les Ogres-Dieux sont arrivés à bon port pour notre plus grand plaisir et, par contre, leur créateur, Hubert, nous a quitté. Il nous laisse Bragante, celle par laquelle tout a été, et sera. Elle raconte sa vie, se confie, dévoile les dessous de l’empire des Ogres-Dieux de belle façon, tragique. Comment les ogres sont-ils devenus ces géants ? Qui sont les monstres, petits ou géants ? Comment s’émanciper dans ce monde qui méprise ses enfants ? Hubert avait bien du talent et cet album comme Peau d’homme, son autre titre, figure dans la liste des albums nominés d’Angoulême. Le prix du meilleur album ? Au dessin, Bertrand Gatignol de son trait d’une rigueur et d’une rare force évocatrice, avec son noir et blanc parfait, assemble et restitue toute la puissance de ces Ogres-Dieux sans équivalents.
Bragante est vieille maintenant. Sa petite fille, une géante, Elmire, vient la voir car elle vit en recluse. Elle se décide à lui dire toute la vérité sur la dynastie dont elle a été le premier chainon. Enfant, elle était rebelle et ne voulait pas avoir d’enfant. Son père le roi l’aime par dessus-tout mais c’est sa tante Nita qui l’ouvre aux livres, au savoir. Elle en dresse le portrait car Nita aurait pu la tuer à sa naissance, enfant monstrueux. Pour son père elle ne doit être qu’une reproductrice. Bragante sera la secrétaire de son père, gère le château. Elle est Première-Née, favorise le jeune Aristobull qui a soif de savoir. Mais son frère Orobaal hait les livres. Bragante est devenu une jeune femme. Mais si elle est enceinte d’un géant est-ce qu’elle mourra ? Elle fait construire une bibliothèque et se heurte à son père. Aristobull et Orobaal s’opposent. Le roi décide de donner Bragante à celui des ses frères qui lui succèdera. Bragante est seule mais Aristobull est proche d’elle. Trop.
Une série de complots, de trahisons, de meurtres odieux, un vrai méchant à sale tête mais pas si bête, des géants qui deviennent de plus en plus énormes, la folie du pouvoir, il y a du Corneille dans cet épisode qui met en perspective ce que l’on a déjà lu. Tout est noir mais Bragante est une femme de tête, forte, et maline. Il y a évidemment un suspense qui progresse au fil des pages. Comment la Première-Née va-t-elle, ou pas, assoir son autorité ? Tout finira par rejoindre le Petit mais c’est déjà une histoire connue. Superbe aussi bien graphiquement que littérairement avec les textes écrits, les portraits de ces autres personnages indispensables. Très beau et émouvant.
Les Ogres-Dieux, Tome 4, Première-Née, Métamorphose Soleil, 26 €
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