Un voyage sans retour vers le monde des morts pour lequel tous les stratagèmes seront bons. Dans ce tome 2 du diptyque Le Masque aux mille larmes, on retrouve le duo désormais lié à jamais, la belle Sadakïo qui veut ramener à la vie son fiancé, et Masamura samouraï amoureux. Seul le Masque aux mille larmes caché aux regards de tous peut permettre à Sadakïo de réussir son voyage au royaume des ombres. Mais à quel prix. Un Japon médiéval romanesque où fantastique et sabre, code de l’honneur, trahisons et complots se bousculent, est le théâtre choisi par David Chauvel au scénario captivant. Roberto Ali (Sept nains) au dessin investit parfaitement le propos par ses ambiances, son trait dans l’esprit de ce Japon classique sublimé.
Masamura tient une maison de jeu où la discipline règne en maître. Chez le prince Takedo on s’apprête à recevoir les émissaires des Shimizu en avance sur le jour. Ce qui agace Takedo. Les Shimizu voudraient que le prince s’allie à eux pour se battre contre les Hashimoto qui eux-aussi ont des émissaires. Ils veulent prendre la ville sous leur protection et si possible acquérir l’aide du clan de Masamura dirigé par Mizuchi. Il part tâter le terrain auprès des Hashimoto alors que Sadakïo se rapproche du prince Takedo. Un plan murement médité pour accéder au masque caché. Hashimoto ramène les propositions intéressantes des Hashimoto à Mizuchi.
Une guerre de clans dans un Japon pas encore unifié, des héros qui jouent avec le diable, des assassins ninjas, le tout très finement mis ne scène dans un théâtre d’ombres et de sang efficace, qui accroche le lecteur et le séduit. On prend fait et cause pour Sadakïo qui ira au bout de ses choix. Masamura, combattant et amoureux transi, sera le joker. Métamorphoses maléfiques, démons sortis de l’enfer, David Chauvel a un imaginaire qui sait assembler réalisme et invisible typiquement lié à la culture japonaise. Roberto Ali lui a donné les moyens graphiques de faire vivre le tout en harmonie violente.
Le Masque aux Mille Larmes, Tome 2, Pour prix de mes tourments, Dargaud, 15 €
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