Un cas d’espèce le Jean-Marc Marque, pour orienter, conseiller les plus désespérants patients. Certes dans Avenirs en solde, Nicolas Poupon, son créateur au scénario et dessin réunis, ne le gâte pas. A suivre les nains de Blanche-Neige, un écraseur de bébé. On passe sur un Jeannot lapin qui chante Goya, Chantal évidemment. Dans son bureau Jean-Marc marque des points. Rigolo, non ? On rit sans détour à ce festival d’humour noir, déjanté, glauque et méchant. Poupon tire à vue sur nos travers, nos malaises, notre société complètement à la renverse. Avec grand art.
Les nains ont des états d’âme en rentrant du boulot. Ils veulent entamer une carrière solo, triple. Enfin sans la Blanche-Neige, érotomane qui les trompe avec les Sept Mercenaires. Sept sur sept pour la chaudasse. Alors quoi ? Les 101 Dalmatiens sont libres mais il faut un chiffre divisible par trois. La suite, c’est de l’horreur pure. Rendez-vous autour d’un pare-chocs, c’est la prochaine bonne action salvatrice de Jean-Marc. Le mec il a tué une mère enceinte , écrasé la poussette, le bébé. Bourré, délit de fuite, mais la victime avait-elle le permis poids-lourd pour la poussette ? Quand au lapin, client suivant, il a tué un chasseur. Elle défonce la Chantal. Et le lapin lui il l’est déjà défoncé.
Du déluré, non sens, impitoyable, Poupon a une vision très particulière d’un avenir meilleur. Le retour des Sept mercenaires c’est un bijou drôlatique à souhait. Le réfugié et son canard bouée, on n’en dira pas plus. En avant toujours. Un dessin qui coule de source, un Marque qui marque mal. Un bonheur dans l’horreur.
Avenirs en solde, Delcourt, 17,95 €
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