Deux albums sur le thème de la Résistance sous l’occupation allemande en France pendant la seconde guerre mondiale, le premier est le tome 4 consacré aux femmes en Résistance chez Casterman, le second le tome 2 des Enfants de la Résistance au Lombard. On est dans des registres différents. Mila Racine, dont traite l’album sur les femmes, a été une héroïne hors normes morte en déportation à 26 ans. Dans la série dont les enfants mènent la danse le romanesque se décline avec l’Histoire mais est parfois difficilement crédible.
Des réseaux de passeurs pour aider les enfants juifs à rejoindre la Suisse, les Allemands et leurs polices aidées par la milice française vont tout faire pour les détruire. Mila est à la tête d’un de ces réseaux au moment où la ligne de démarcation tombe et qu’il devient de plus en plus difficile de tromper la surveillance. De plus un agent allemand, Gerda, est sur sa piste. Faux papiers, rafles, convoyage des enfants, Mila prend tous les risques bien que Gerda semble curieusement la protéger. Mais Mila Racine finit par être arrêtée et déportée. Dernier tome de la série, on découvre le lien qu’il y a entre la narratrice de nos jours et ses quatre héroïnes authentiques dont Mila Racine fait partie. Le dossier de fin d’album est d’Emmanuelle Polack, très précis, le scénario de Régis Hautière et Francis Laboutique. Olivier Frasier au dessin campe le décor et les personnages de façon réaliste sans surcharge.
Femmes en Résistance, Tome 4, Mila Racine, Casterman, 14,50 €
Dans Les Enfants de la Résistance tome 2, on arrive au temps des répressions. Sans que leurs parents le sachent François, Eusèbe et Lisa continuent leur espionnage des troupes allemandes et découvrent que bloquer le système de drainage fluvial permettrait que des masses de terre obstruent le canal et empêchent le trafic. La bataille d’Angleterre est gagnée par les Anglais. Mais des prisonniers évadés français se cachent dans le village. Les enfants distribuent des tracts qu’ils ont fabriqués aux évadés. Des tirailleurs sénégalais sont aussi aidés par un réseau de résistance d’adultes qui se met en place. Mais les trois enfants ont des idées pour les aider ce qui va coûter cher à leurs parents, seule partie difficile à croire voire à comprendre. On retrouve par contre avec précision et détails le contexte vrai de la Résistance en particulier dans les dialogues et le dossier de Vincent Dugomier qui traite des débuts en 1941 sans oublier la répression allemande sur les troupes françaises venues d’Afrique. On a beaucoup de sympathie pour ces enfants qui, dans la réalité ont servi au mieux parfois de porteurs de message et leurs ainés adolescents ont, eux, par contre agi contre l’occupant nazi. On se souvient des condamnés à mort de Châteaubriant. Le dessin de Benoit Ers est vraiment parfait pour rendre à la fois le côté dramatique et inhumain de l’occupation et de la répression tout en gardant un attrait par sa ligne claire pour un public jeune.
Les enfants de la Résistance, Tome 2, Premières répressions, Le Lombard, 10,50 €
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