On a annoncé la nouvelle collection historico-satirique de Dupuis, La Véritable Histoire vraie. Bernard Swysen en est le directeur éditorial et le scénariste. On y parle des grands méchants de l’Histoire, de Caligula à Attila en passant par Dracula. C’est Adolf Hitler qui avait ouvert le bal. Passons à un autre spécialiste de l’invasion et des massacres en tout genre, Attila. D’accord, le Hun c’est plus folklorique. Enfant à l’école, on apprenait qu’il faisait cuire son steak sous sa selle et que là où passait son cheval gazinière, l’herbe ne repoussait pas. Sans oublier Sainte-Geneviève, future patronne de la capitale, qui lui avait fermé au nez les portes de Paris vers 451. Le Fléau de dieu avait finalement choisi d’aller faire un tour ailleurs. Un souvenir, le Timour de Sirius contre Attila, une merveille. Au dessin de cet Attila, Pixel Vengeur. Il faut bien suivre, pour ne pas se perdre, le cheminement complexe de ce Hun au demeurant grand stratège.
On est vers la Hongrie vers 395. Les Huns pillent à tour de bras. Leur chef Mundzuk rentre at home où sa femme accouche. Ce sera Attila, frère de Bleda. Il est moche et teigneux. Ado, il joue avec un otage de marque, le jeune Aetius. Leurs destins resteront liés. Les Huns ont vaincu les Goths qui du coup ont envahi la Gaule. Attila, à son tour, est otage de luxe à Ravenne et essaye de s’instruire. Sa steppe lui manque. L’empire romain est partagé en deux, celui d’Orient et l’autre d’Occident. Attila fédère les tribus et finit par être reconnu comme un danger public. Son copain Aetius devenu grand va aller faire la guerre pour une question de succession. Il devient maître des Gaules, on redistribue les cartes. Attila s’imagine pris au piège entre Romains et Chinois. Il veut créer un empire de poids entre les deux. C’est parti. Les Huns déboulent jusqu’à la Grande Muraille. A Constantinople, on apprend qu’Attila s’est proclamé empereur et fait le ménage façon sanglante. Il crée une cour, a ses fidèles mais son frère se tue. On l’accuse bien sûr de meurtre. Une légende va le servir. Il va pouvoir débouler où il veut et se croire le maître du monde.
Après tout le pouvoir était à prendre à l’époque. Rome partait en quenouille, les pays d’Europe centrale aussi. Attila faisait partie de ces grands cataclysmes répétitifs. Il a une armée puissante, est un bon négociateur et un chef de guerre intuitif. Il va échapper a des complots. Son parcours, comme on le voit dans l’album n’est pas simple. Il s’offre en Gaule un voyage d’agrément qui va laisser des traces. Il meurt entre de bonnes mains et on l’enterre secrètement. Sa tombe reste un mystère. Avec lui disparait l’empire des Huns. Un conquérant à l’image de son siècle, Attila est finalement un bâtisseur malgré lui et va ouvrir la porte à une nouvelle Europe. Très instructif, de l’humour, cet album de 116 pages est un roman authentique à grand spectacle qui remet bien les pendules à l’heure.
La Véritable Histoire vraie, Attila, Dupuis, 20,95 €
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