Le scénariste montpelliérain, Rémi Guérin, tout juste récompensé par le prix Canal BD pour son manga City Hall, s’est lancé sur les traces de la célèbre agence Pinkerton. Un état dans l’état, Pinkerton qui est la première et la plus puissante agence de détectives et d’enquêtes privée américaine. On est à la fin du XIX e siècle et un seul but pour le fils du créateur de l’agence, débusquer les frères James, Frank et Jesse.
Rémi Guérin dit tout à Ligne Claire sur le choix de ce thème, le western:
« J’avais beaucoup entendu parler de Pinkerton, de l’agence. Mais très peu de choses ont été écrites sur ce sujet. Des petits bouts seulement et j’ai été obligé de contacter aussi bien la Librairie du Congrès aux USA, que faire des recherches sur les sites officiels de la CIA et du FBI pour arriver à dévider le fil ».
Un travail de Romain, traductions en prime : « Le seul qui a écrit un bouquin complet c’est Alan Pinkerton lui-même, le fondateur de l’agence de détectives privés et de surveillance. De l’information il y en avait partout. Mais on sent bien que les méthodes employées par Pinkerton comme celles que je raconte dans le premier tome pour arrêter les frères James n’étaient pas très claires. Et on a préféré oublier un peu Pinkerton ».
Reste que Pinkerton est une figure mythique de l’épopée américaine dans l’Ouest : « certes mais avec des méthodes encore une fois douteuses. Pinkerton avait sa conception de la justice et de l’enquête. Tous les moyens étaient bons pour que la justice selon lui s’exerce. Il a, par exemple, déjoué le premier complot pour assassiner Lincoln avant la guerre de Sécession. William, le fils que l’on découvre dans cet album, avait la responsabilité de la zone ouest des USA. Le drame que je raconte est authentique au point que l’opinion publique pour punir Pinkerton voulait à l’époque que les frères James soient graciés ».
Il y aura un traître qui tirera dans le dos de Jesse James comme souvent vu au cinéma : « J’attribue à Pinkerton d’avoir introduit le tueur dans la bande. Rien ne le prouve bien que ce soit parfaitement dans sa façon d’agir. C’est une hypothèse. Je me suis inspiré de films comme Trois heures dix pour Yuma et faire un western pour moi était un challenge. Je voulais une histoire cohérente et dépoussiérer le genre. Avec Damour on s’est parfaitement accordé et nous allons signer trois tomes au total sur Pinkerton. Chaque histoire pourra se lire seule ».
Un western qui a du souffle et du panache, concis, dans la plus pure tradition du genre avec en prime un excellent découpage, très cinématographique qui renforce l’action.
Pinkerton, Tome 1, Dossier Jesse James – 1875, Glénat, 13,90 €
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