Libertalia, cité utopique et pirate

C’est une légende car personne n’a vraiment trouvé de preuves de son existence. Libertalia aurait été une cité libertaire créée par des pirates en rupture de ban dans l’Océan Indien à Madagascar à la fin du XVIIe siècle. Daniel Defoe a écrit un texte sur ce thème. Aujourd’hui c’est au tour de la BD de reprendre le mythe avec une nouvelle série dont le tome 1 vient de sortir. Libertalia est scénarisé par Rudi Miel et Fabienne Pigière, dessiné par Paolo Grella. Une aventure de passion, de foi mais aussi d’abordages et de trahisons.

Le triomphe ou la mort Olivier Misson est un provençal rebelle. Il va se marier mais sa belle-famille pratique l’esclavage et il se retrouve confronté à un choix cornélien lui qui défend par des pamphlets la liberté. Le comte de Saint-Jean est un esclavagiste sans pitié qui tue plusieurs Noirs devant Olivier. Le curé Carracioli est lui en rupture avec sa hiérarchie qui vit dans le luxe alors que les pauvres manquent de tout. Misson libère les esclaves de Saint-Jean et le blesse. Il s’embarque sur un navire qui part de Marseille, arrive à Naples où il rencontre Carracioli qui part avec lui. Leur navire est attaqué par les pirates. Saint-Jean envoie aux trousses de Misson un homme de main.

Il y a une vraie fougue dans cette adaptation de Liberalia. Misson est un honnête homme qui va mettre sa peau aux bouts de ses idées avec son copain curé défroqué. Les auteurs ont apporté du souffle dans ces élans à la fois utopiques et aventuriers. L’album est bien construit, le dessin de Grella est enlevé en particulier dans les scènes de combats maritimes. Le scénario est très travaillé. L’utopie est aussi politique, mais butte sur la vrai vie, on le voit dans ce premier tome. Et le méchant très méchant.

Libertalia, Tome 1, Le triomphe ou la mort, Casterman, 13,95 €

Libertalia

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