Les médecines douces, ou alternatives deviennent un des thèmes du label Quadrants. Raconter comment elles ont vu le jour, se sont développées, les obstacles rencontrés, les certitudes ou les doutes qu’elles génèrent, les risques aussi de choix qui peuvent remettre dangereusement en question pour le patient la médecine traditionnelle, cette collection se devait d’être objective et relater les faits sans prendre position. L’ostéopathie ouvre le bal et on est étonné par les origines de cet art auquel la plupart d’entre nous a fait appel mais qui est resté très longtemps en France marginal. Stéphane Piatzsek, scénariste prolifique (La Cour des Miracles, Kilomètre Zéro) dont on parle souvent dans ces pages, raconte le destin de Andrew Taylor Still, créateur de l’ostéopathie, sur un dessin de Benoît Blary que l’on avait apprécié entre autres dans Octobre 17 et Legio Patria.
A la fin de sa carrière et par sa seule expérience, Still connaissait par cœur le nombre d’os qui composent le corps humain. Né en 1828 en Virginie, son père était un prêcheur méthodiste, un colon sur la Frontière, disciple du docteur Wesley qui déjà adepte d’une médecine moins médicamenteuse. Still va très jeune s’intéresser à l’anatomie animale d’abord. A 10 ans il fait sa première expérience d’ostéopathie pour soigner ses maux de tête. Un étirement doux des cervicales. Il se marie, cultive, part avec son père et sa famille dans le Kansas. Il découvre la médecine indienne mais le choléra fait des ravages. Le Kansas est aussi pris dans la lutte entre anti et pro-esclavagistes. Still commence à soigner les migrants avec la médecine enseignait par son père à une époque où aucun diplôme n’était nécessaire pour se dire médecin. La guerre éclate au Kansas. Il perd sa femme et la guerre de Sécession sera pour lui un terrain d’apprentissage.
La vie de Still est digne d’une saga à la fois romantique, d’action, de passion, de souffrances et d’espoir. Il va créer peu à peu cette science de la manipulation physique, osseuse, ne connaîtra que tardivement le succès. Still était confronté à une médecine qui a peu de moyens, est impuissante face aux épidémies, axe son travail sur le squelette avec un fond religieux cependant très prononcé. Aujourd’hui des médecins sont aussi ostéopathes, des kinésithérapeutes. Des limites à cette méthode bien sûr il y en a, mais cela est une autre histoire.
Le Vieux docteur, A.T. Still, pionnier de l’ostéopathie, Quadrants Soleil éditions, 16,95 €
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