Du macabre et fantastique, du délire dans un monde qui a muté et engendré des créatures improbables, Le Confesseur sauvage de Philippe Foerster est un petit bijou complètement surréaliste. Quand on a une tentacule qui provoque les confessions pourquoi s’en priver. Mi poulpe-mi humain, tout un programme par l’auteur de Certains l’aiment noir. Foerster expose les planches du Confesseur sauvage chez Zic et Bul à Paris du 20 mars au 20 avril.
Tchernobourg, charmant patelin dont la centrale nucléaire a pris dans la tronche un morceau de lune. Du coup on mute à tous les étages dans la population et la flore. Le père Irradieu, c’est un tronc humain sur un corps de poulpe aux jolies tentacules. Dès qu’il touche un autre mutant il se confie à lui. Confesseur irradié, il a une casquette de loubard ou de retraité des postes. On va lui raconter la vie de la grosse limace qu’est devenue la fille d’un brave homme. Impossible de lui montrer à quoi elle ressemble la bestiole. Elle en ferait une maladie. Quant à l’homme à la main araignée, Monsieur Annonciation, il pique façon mortelle ses camarades ce qui va le faire monter dans la hiérarchie.
Il y en a d’autres des histoires à mourir de rire jaune. Sous le morceau de lune qui a frappé les esprits, on dit bien attraper un coup de lune, les mutants sympathiques mais paumés de Philippe Foerster tentent de s’y faire à leur côté monstres de foire. Il est étonnant le poulpe qui, avec sa tentacule, absorbe les états d’âme des autres. Onirique le propos, ubuesque. Pour le dessin Foerster est précis, accentue le trait, touche à la caricature, à l’excès volontaire, sa marque de fabrique.
Le Confesseur sauvage, Glénat, 22 €
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