Il y a toujours dans la vue d’un lecteur, voire d’un modeste critique de BD, des moments d’authentiques émotions. Un nouveau Fred, un Philémon, c’est un bonheur. Retrouver Philémon et son âne, c’est aussi retrouver une part de jeunesse, ces années soixante où Pilote était, chaque semaine, le rendez-vous incontournable d’un jeune ado qui avait (presque abandonné) Spirou pour les facéties de Fred ou de Gotlib, de Goscinny et Uderzo, le dessin de Hubinon et de Giraud, les histoires de Charlier. Donc, voila le tome 16 de Philémon, Le train où vont les choses, qui va enfin nous ramener sur le A d’Atlantique.
Avec cette poésie surréaliste qui n’appartient qu’à Fred, il nous fait découvrir une bien bizarre locomotive, la lokoappates qui marche à la vapeur d’imagination. Un peu fatigué le tortillard quand Monsieur Barthélémy, vieux Robinson à barbe blanche, et Philémon découvre le conducteur bien embarrassé de la lokoapattes. Il lui faut de l’aide. Philémon est partant et Oncle Félicien, qui connaît la bête, va tout lui apprendre sur la machine. A lui de donner de quoi manger à la lokoapptes avec son imagination débridée. L’histoire n’est jamais qu’un éternel recommencement.
Le dessin est superbe, dans le plus bel esprit de ce qui nous avait charmé il y a longtemps déjà. La progression de la lokoapattes dans la toile d’araignée est psychédélique comme on disait. Du charme, de l’humour, de l’absurde décalé, du fantastique, du rêve, Fred boucle la boucle avec tendresse. Merci Fred pour tout et ce merveilleux feu d’artifice qui sort de cette lokoappates qui deviendra mythique. A noter que Philémon sera adapté bientôt sur grand écran.
Philémon, Tome 16, Le train où vont les choses…, Dargaud, 13,99 €
Articles similaires