Le troisième âge a de l’avenir en BD. On ne remerciera jamais assez Lupano d’avoir ouvert la voie avec ses Vieux Fourneaux, le trio de papis magiques qui fait de la résistance face à tout ces bobos gamins barbus et à leurs épouses qui trimballent les gosses en vélo remorque. On y ajoute Punk Mamy, Perfecto et bagouzes, pour en arriver aux petits et vieux derniers, Seconde partie de carrière. Les vieux ne sont plus ce qu’ils étaient. Le cinéma l’a compris bien avant la BD qui va devoir envisager des séances de dédicaces dans les EHPAD. Allez les mamies se recyclent façon grand banditisme, ce qui quand on est dans une famille de flics fait désordre. L’excellent Jean-Philippe Peyraud dont a toujours aimé le dessin (rencontré à l’époque avec Marc Villard), accompagné par Philippe Périé qui a adapté un récit de Serge Guérin se sont lancés dans cette drôle d’aventure.
Des soldes de luxe et un trio qui tire les marrons du feu, fait une razzia sur les produits les plus chers. Vite fait bien fait et sans bavures. Camille est flic et sa mère est atteinte d’une sclérose en plaques, sous surveillance avec ses copines. Pas évident d’interroger Denise dans sa maison spécialisée. L’inspecteur Marco en fait le constat. Camille fait tout ce qu’elle peut pour sa mère, Sonia, mais c’est dur. Camille veut repasser le concours de commissaire. Elle rejoint Marco à l’EHPAD et l’interrogatoire devient ubuesque. Mais pourtant une des pensionnaires se souvient d’un nom, Atalante, qui serait celui de l’un des malfrats. La mère de Camille a eu un passé tortueux au début des années soixante avec l’OAS. Et Atalante était son nom de code.
Elle a gagné le gros lot la Camille. Et si cela lui permettait de monter en grade ? Mais la famille même tordue, on respecte. Va falloir ruser avec en prime le peu sympa Marco sur le dos. Séniles les délinquants, pas si sûr. Mais sans états d’âme. Réorientation de carrière, la seconde, finale, envers et contre tout. De l’humour, une bonne dose de réalisme. Certes la mémoire qui flanche peut créer problème. Un scénario bien tourné, un dessin joyeux, vif, qui bouge bien, on se délecte avec ses mamies copines de Spaggiari. La révolte gronde chez les seniors. La postface de Guérin annonce des jours rigolos. Les seniors au pouvoir.
Seconde partie de carrière, La retraite de sa mère, elle ne l’avait pas calculée, Futuropolis, 21 €
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