Quand il est arrivé en 1960 dans les pages du journal Spirou, il a de suite séduit les jeunes lecteurs de l’époque. Avec son béret, son écharpe, ses culottes courtes et son grand cœur, il était aussi un petit garçon invincible sauf quand il était enrhumé ce qui lui arrive toujours au mauvais moment. Il faisait rêver et apportait beaucoup de fantaisie dans la lignée de Pirlouit ou des Schtroumpfs. Peyo avec Benoît Brisefer avait mis au monde un héros atypique auquel pouvaient s’identifier ces mêmes petits garçons qui parcouraient avec bonheur ses aventures délirantes et frémissaient quand la méchante Adolphine, l’automate, lui voulait du mal. Peyo avait une fois encore visé juste. Benoît Brisefer allait vivre une belle carrière et l’intégrale de ses albums dont le premier tome vient de paraître est, au moins pour ses fans de la première heure, une vraie madeleine de Proust.
Vivejoie-la-Grande est une charmante bourgade telle qu’on les connaissait en 1960. Benoît est un petit garçon bien tranquille qui n’a qu’un défaut, il ne connaît pas sa force. Il court très vite, saute très haut, déplace des tonnes et doit faire attention de ne pas, malgré lui, provoquer des catastrophes. Personne ne sait qu’il a ce super pouvoir qui disparait quand il a le nez qui coule. Monsieur Dussiflard, chauffeur de taxi, son ami, est confronté à la redoutable concurrence des Taxis Rouges. Quand il disparaît, Benoît va en enquêter. Quel est le vrai objectif de l’antipathique patron des Taxis Rouges ? Un premier album qui met en place le personnage dont on ne voit jamais les parents.
Il a un côté solitaire Benoît et a de l’humour, il est taquin mais toujours gentil sauf quand on l’agace. Avec le second album, Madame Adolphine, on flirte avec une aventure un peu plus angoissante. Une vieille dame comme on en voyait beaucoup à l’époque a servi de modèle à un fabricant d’automate. Mais le clone se rebelle et est devenue une malfaisante qui a monté un gang pour piller la ville. Elle foutait la trouille Adolphine. On ne savait plus qui était la gentille ou la méchante. Benoît non plus. Enfin, troisième album de l’intégrale, Les Douze travaux de Benoît Brisefer fait un peu penser à ceux plus récents d’Astérix. Benoît, Hercule, Astérix même combat. Dussiflard et ses copains ont hérité d’un terrain bourré de pétrole qui attire bien des convoitises. Un album qui se disperse un peu mais bon on ne boude pas le plaisir.
Voilà donc Benoît Brisefer de retour. Va-t-il avec ses intégrales attirer de nouveaux lecteurs ? On le souhaite. Si on y regarde bien on s’aperçoit que le dessin de Peyo et de Franquin, grands amis, se recoupe parfois, dans les visages entre autres. A lire aussi avec attention l’excellent dossier d’introduction de Patrick Gaumer, très vivant et bourré d’anecdotes.
Benoît Brisefer l’intégrale, Tome 1, Le Lombard, 25,50 €
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