Une nouvelle collection chez Glénat qui met en vedette des hommes qui, à leur façon, ont pesé et joué un rôle parfois non négligeable sur l’histoire du monde. Encore de nos jours. Il y a eu au total à ce jour 226 papes. C’est à certains d’entre-eux que le journaliste Bernard Lecomte a ouvert les pages d’albums dont il assure à chaque fois le dossier historique. Le tome 1 d’Un pape dans l’Histoire, bien sûr, ne pouvait être que celui consacré au premier d’entre-eux, Saint Pierre. Sur cette pierre, je bâtirai mon église, c’est le Christ qui détermina le destin d’exception d’un apôtre dont on sait, au moins pour ceux qui ont souvenir de leurs leçons de catéchisme, qu’il avait pourtant renié Jésus trois fois en une nuit. Pat Perna, dont on connait tous les talents de scénariste (Darnand) a écrit ce premier tome, Saint Pierre, une menace pour l’empire romain. Au dessin, Marc Jailloux ne quitte pas, après Alix, Rome. Il a le dessin réaliste et parfois un soupçon académique nécessaire à ce type de sujet. La vie de Pierre sera celle de la plupart des apôtres, passionnée, exclusive et avec une fin de martyr. La vision que Perna en apporte pour Pierre est subtile, complète et novatrice. Pierre parle, se raconte et témoigne simplement de ce qui bouleversera sa vie, sa rencontre avec le Christ et son impuissance à le sauver sur le mont des Oliviers. Pierre est un homme avec ses faiblesses et ses grandeurs insoupçonnées.
On aime les Chrétiens dans les arènes sous Néron. Rome vient de flamber. On dit qu’il aurait pu y mettre le feu l’empereur fou mais les Chrétiens sont des boucs émissaires désignés. D’autant que leur foi commence a se propager et met en danger politiquement, religieusement l’empire flanqué de sa mythologie nombreuse. En 64 après J.C, on met en croix un certain Pierre qui serait à Rome l’un des chefs de cette secte venue de Judée. Sa croix est allongée sur le sol. Pierre se souvient qu’autrefois il était Simon, un pécheur, que Jésus va renommer Pierre. Mais à Rome il va bientôt mourir quand arrive un centurion qui lui rappelle comment, bien qu’il soit romain, Jésus avait sauvé son fils. Pourtant, Marcellus ne peut rien faire pour lui. Il connait l’histoire de Pierre désigné par le Christ, ce qu’il réfute, comme fondateur de son église. Selon lui il a passé son temps à le trahir si ce n’est à douter. Face à Marcellus, Pierre se définit comme un homme, comme lui. Que Marcellus fasse ce qui lui semble juste. Il va pourtant respecter le dernier souhait bien connu de Pierre, avoir la tête en bas sur la croix car il n’est pas digne de mourir dans la même position que le Christ.
Si on connait les grandes lignes de la vie de Saint Pierre sur la tombe duquel a été bâti le Vatican qui abritera les papes hormis pendant la parenthèse avignonnaise, le duo qu’il forme avec Marcellus à sa mort est bien trouvé par Perna. Marcellus et Pierre, on le verra, se ressemblent. On dépasse le cadre d’une simple biographie. Le côté humain prime sur finalement les faits. Dans le dossier final très bien fait, précis, on trouve la reproduction du tableau du Caravage, La Crucifixion de Pierre qu’il faut aller voir quand on passe à Rome. Un album très émouvant et prenant, sans parler pour autant du contexte religieux .
Un pape dans l’Histoire, Tome 1, Saint Pierre, Une menace pour l’Empire romain, Glénat-Cerf, 14,95 €
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