Un premier album qui a du charme, et qui montre tout le talent de David Périmony. On avait été accroché par quelques-unes de ses planches et par l’affiche qu’il a signé pour La Nuit de la lecture à Amiens. Dans Billy Symphony, il trace le destin d’une jeune musicien qui rêve de jazz mais dont le succès sera lié au chant d’un petit oiseau qui niche dans son saxophone. Un conte tout en douceur, en sentiment, servi par un dessin rond, enrobé, souple et très cartoon. Périmony ne cache pas que Disney et ses Silly Symphonies l’ont inspiré pour son récit sans paroles, scandés par des notes de musique que l’on a l’impression d’entendre au fil des pages.
Un petit vagabond, Billy, tombe en arrêt devant un saxophone dans une vitrine. Impossible de l’acheter, trop cher. A moins qu’il ne travaille pour le marchand et soit payé par l’instrument. Il arrive à ses fins et part sur le fleuve où un gros caïman manque de le dévorer mais est effrayé par le son du saxophone. Le jeune homme est un mauvais musicien. Au pied d’un arbre, il reçoit un nid sur la tête. De l’œuf qu’il contient s’échappe un petit oiseau qui se réfugie dans le saxophone. Le piaf commence à moduler des sons d’une rare beauté quand Billy souffle dans l’instrument. Il signe un contrat avec le directeur d’un club de jazz et c’est le succès.
Il y a une morale dans ce parcours, du suspense aussi. Le duo s’aimait d’amour tendre et saura dépasser ambition, appât du gain. Solitude et amitié, Périmony explore avec beaucoup de tendresse des mondes divers pour en arriver à une conclusion sereine et tendre. On va suivre avec beaucoup d’intérêt la suite des aventures en BD de David Périmony après cet album charmant et à la grande force narrative sur un très joli trait.
Billy Symphony, Éditions de la Gouttière, 16 €
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