Une histoire vraie, un partenariat avec UNICEF France, comment deux enfants ont réussi à survivre dans l’enfer du Soudan en pleine guerre civile en 2013. Questions d’ethnies, d’influences et d’intérêts européens, comme d’habitude ce sont les populations civiles qui vont mourir ou s’enfuir. Nialony va retrouver son frère Raymond dans un camp de 120 000 réfugiés. Jean-Denis Pendanx (Mister Mammoth) raconte l’histoire d’un frère et une sœur confrontés à la folie des adultes et de la guerre dans un camp de réfugiés du Soudan du Sud, un récit inspiré par un voyage humanitaire en 2016 au Soudan Sud avec l’UNICEF. Un réquisitoire émouvant et terrible sur ce qu’est devenu l’Afrique aujourd’hui, terrain de chasse des grandes puissances totalement oublié des opinions publiques sauf quand il est trop tard.
Vingt mois que Nialony n’a pas revu son frère. Protégée par les Casques Bleus et avec l’UNICEF elle débarque au camp où on fête la petit fille. Elle retrouve son frère ainé Georges qui va lui faire visiter le camp immense. Georges se moque un peu d’elle qui est encore une petite fille. Il lui montre où il faut remplir les bidons d’eau. La camp est fortifié par l’ONU, pas de voitures si ce n’est officielles. On peu se perdre dans ce camp et Georges lui montre les fresques qu’il a peintes avec talent. Georges va chez son père qui lui demande d’aller chercher pour lui une dette de jeu chez un truand local. Qui l’agresse. Il s’enfuit avec Nialony qui s’assoie près d’un marabout au long bec qui lui parle. Il lui raconte comment on en est arrivé à guerre avec le pétrole au Nord, comment les Nuers et les Dinkas en sont arrivés à oublier leurs origines communes. Nialony revoit comment enfant tout a commencé par des massacres.
La petite sœur, le grand revenu de tout, les enfants soldats phénomène endémique de l’Afrique, les enlèvements, les exécutions, le drame se met en place peu à peu dans une horreur pure. L’histoire est cependant belle grâce à l’amour fraternel de Georges et Nialony. Alors il y a aussi l’espoir de la paix retrouvée, la sagesse ancestrale des marabouts, des peintures de Georges, de l’humanité de ces ONG qui sont sur le terrain. On y ajoutera le sens de la narration parfait de Jean-Denis Pendanx et la qualité de son dessin qui s’inscrit totalement dans le ton de ce récit bouleversant.
L’Œil du marabout, Maghen Éditions, 26 €
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