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Alter, deux mondes pour le pire ou le meilleur

Une histoire sur laquelle on ne s’était pas étendu en son temps, celle du destin d’une série qui renait de ses cendres. Parallèle est devenu Alter chez Drakoo. Parallèle avait été créée par Philippe Pelaez et Laval NG en quatre tomes qui furent auto-édités par Sandawe. Triste fin pour ce dernier, Parallèle n’accroche pas malgré des qualités évidentes. Et c’est là où Drakoo sous la houlette d’Arleston prend la main et rebat les pages, si ce n’est les cartes de la série qui devient Alter en deux tomes copieux de cent pages chacun avec quelques retouches graphiques ou de découpage. Aventures sidérales, spatiales, de mondes parallèles, de passage dans l’espace-temps, de monstres qui n’en sont peut-être pas, d’amour aussi et de fidélité, Alter a du charisme. On s’offre un retour sur la série qui mérite bien que l’on achète les deux tomes en une fois, plus facile à lire et à apprécier. D’autant que c’est bientôt Noël, non ?

En 2082, après une guerre apocalyptique qui a ravagé la terre, la mission Orus, à bord de l’Hybris, atterrit sur une planète au climat glaciaire, à l’atmosphère viable mais peuplée de créatures hostiles qui ont un aspect encore humain. Alors que les attaques de ces êtres monstrueux se multiplient, jusqu’à l’intérieur du vaisseau, le commandant Sylan Kassidy ne peut que se rendre à l’évidence, l’Hybris ne peut pas repartir. L’équipage s’enfuit à bord d’une navette de secours. Depuis le début de leur mésaventure, les hommes et les femmes de la mission Orus restent en contact radio avec la terre. Leur interlocuteur privilégié ? Le président des États-Unis, Ashton Saint-John, qui voit d’ailleurs dans l’épopée du commandant Kassidy une formidable opportunité pour sauver l’humanité car la Terre se meurt, victime de la folie des hommes qui n’ont eu de cesse de s’entretuer depuis des décennies, depuis 2070, lorsque le président Lyndon Cooper, opposé à l’alliance sino-russe, a fait le choix de la guerre bactériologique et chimique, de la guerre nucléaire. Bon, ça c’était pour le tome 1 mais dans le second tout s’accélère et on va avoir des réponses.

Les vaisseaux Achlys et Hybris de Pavel Vonichev et Sylan Kassidy, continuent leur mission mais les ennuis commencent. Des perturbations magnétiques deviennent de plus en plus fortes. Mais soudain, alors qu’un étrange nuage bleu se forme au voisinage de l’astéroïde, une navette incontrôlable vient s’écraser sur l’Achlys, endommageant gravement les déflecteurs censés protéger l’équipage de la magnétosphère de Jupiter. Mais l’Hybris disparait des écrans comme absorbé par le nuage. Et irradié il est presque impossible pour les hommes de l’Achlys de revenir sur la planète Callisto, à leur base. Sur Terre un jeune garçon est victime d’hallucinations et voir les monstres de l’espace. Son nom Stephen Kassidy, le fils du commandant de l’Hybris. Stephen est persuadé que son père n’est pas mort, qu’il est parmi les créatures qu’il est seul à voir.

Deux mondes ou pas ? Parallèles avec donc les mêmes individus en double mais sous quelle forme et quel passé ? Quelles distorsions temporelles et quelles avancées scientifiques possibles, à quel prix ? Quel jeu et enjeux politiques, quelles manipulations pour arriver à sauver ce qui doit et peut l’être ? La clé sera bien sûr Stephen et le retour de l’Hybris sans son commandant qui a voulu rester sur l’autre monde mais pourquoi ? On est dans un thriller d’anticipation, pas si SF que ça en fait. Les dessous politiques de Alter en font une sorte de vision parfois un peu complexe à cerner, voire à digérer mais qui a une ambition intellectuelle à la hauteur de son impact graphique. Même si il peut y avoir, aussi, des mélanges dans la reconnaissance visuelle des personnages. Ce qui ne remet pas en cause la qualité du dessin de Laval NG en particulier dans ce tome 2. Alter mérite qu’on fasse plus que s’y arrêter. Riche, très humaine dans tous les sens du terme, il faut s’y plonger. Les ambiances, les décors, la subtilité du scénario de Philippe Pelaez en font une sorte d’Ovni incroyable. Cahier graphique avec une chronologie en fin d’album.

Alter, Tome 1, Ceux qui restent, Drakoo, 19,90 €
Alter, Tome 2, Ceux qui partent,Drakoo, 19,90 €

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