Attention, voilà une vraie pépite, un petit plat goûteux à souhait, Comme un chef de Benoît Peeters et Aurélia Aurita. Benoit découvre le gout pour la cuisine et les bonnes choses dès l’enfance, mais ce monde reste un mystère pour lui. Destiné aux plus grandes écoles, il rentre en Hypokhâgne à Louis Le Grand à 18 ans. La suite, c’est un récit étonnant et bien sûr, tendre à souhait. Par Sidney TRUC.
Sous l’influence de son ami, Jean-Christophe passionné de cuisine, Benoît Peeters apprend à cuisiner et découvre les grands noms, encore inaccessibles pour lui, de la cuisine française. En 1977, ce sont les Trois Gros dans leur restaurant de Roanne. C’est alors une révélation presque mystique. La finesse, la qualité des plats, tout en conservant une simplicité déconcertante, transcende littéralement Benoit. Il décide d’apprendre la cuisine en autodidacte et se lance comme cuisinier à domicile en parallèle de sa carrière d’écrivain. Mais c’est sans compter la rudesse de ce métier.
Dans ce récit autobiographique, Benoît Peeters revient sur les origines de sa passion pour la cuisine, son apprentissage et les déboires qu’il a pu rencontrer lorsqu’il s’est essayé chef à domicile. Arriver à transmettre sa passion pour la cuisine dans une BD, l’exercice n’était pas le plus facile qui soit. Pourtant Benoît Peeters et Aurélia Aurita ont largement réussi leur recette. On ne présente plus Benoît Peeters, passionné d’Hergé, dont la série Les Cités obscures aux seize volumes a obtenu de nombreux prix et a été traduit dans une dizaine de langues. Peeters est également un féru de cuisine.
Quant à Aurélia Aurita, elle est la créatrice de la série (très sensuelle) Fraise et Chocolat. Dans Comme un chef, elle arrive par son dessin et son jeu entre noir et blanc et couleurs, à sublimer la cuisine dont parle Benoît Peeters. En mettant en couleur seulement les plats ou les ingrédients, elle permet aux lecteurs de sentir et ressentir à la place du personnage principal.
Le duo donne une réelle dimension artistique à la cuisine, la BD transpire la passion et le respect pour cet art et surtout sa connaissance. Elle en montre parfaitement la beauté mais également toute la discipline qu’elle requiert et les difficultés que rencontrent nombreux cuisiniers aguerris. En bref, elle redonne toute sa place à la cuisine professionnelle, à son aspect artistique et à ses difficultés, et démontre parfaitement que la seule passion de la bonne chère, même accompagnée d’une grande maitrise de la technique culinaire, ne permet pas forcément d’en faire son métier.
Comme un chef, Casterman, 18,95 €
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