Un ouvrage à la fois simple et complexe. Traiter de la solitude n’est pas facile. Y mélanger dessin et texte écrit, sur fond de saison peut dérouter. Cyril Pedrosa a pris le risque en toute liberté. Les Équinoxes sont un voyage dans le temps et les sentiments humains, la vérité se dévoile. Pedrosa après Portugal est à la barre d’un récit qui montre toute sa soif créatrice, hors normes et colorée, enthousiaste et sincère.
Ils se croisent, se voient sans se voir, se rapprochent, vivent leur peines et leurs joies. Le temps passe. Le dentiste est désabusé, Louis est revenu de tout, de la politique aussi. Mais pas de son premier amour, Catherine, devenu un membre influent du gouvernement. Fil rouge, Camille fait des photos, capte et rend les âmes de ses modèles. Damien est pasteur, c’est le frère du dentiste. Et Dieu dans tout ça ? L’essentiel est de se retrouver et de finalement se comprendre. Et vivre ensemble, partager, s’aimer. Avant qu’il ne soit trop tard.
Un certain romantisme, des scènes de vie banales mais que Pedrosa filme, découvre sous ses angles à lui. On doit plonger dans Équinoxes, s’immerge, même si il faut s’y reprendre à deux fois. On ne sera pas déçu tant il y a de sincérité dans le récit, dans les voix qui s’intercalent, dans les traitements différents graphiquement des saisons. Un poème étonnant, touchant, une œuvre authentique, ambitieuse mais difficile qui est le monument incontournable de cette fin 2015.
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