Il y a des fois où l’Histoire et les évènements qui la bâtissent ne tiennent qu’à un fil. C’est le sens de cette nouvelle collection Révolutions quand l’Histoire de France a basculé. On retrouve un spécialiste en la matière Jean-Pierre Pécau, scénariste de Jour J et de L’Homme de l’année. A ses côtés Antonio Marinetti pour le dessin. Le premier épisode est consacré à ce qui amènera au Consulat et à l’Empire, le 18 Brumaire, avec le triomphe de Bonaparte porté au pouvoir pas des conspirateurs plus que doués. Et la fin définitive de la Révolution.
Juillet 1799, le Directoire n’en finit pas et ses jours sont comptés. On a oublié la Terreur mais il faut bien passer à autre chose et éviter de recommencer les bêtises. Talleyrand devient ministre des relations extérieures. Fouché ministre de la Police a une idée sur la suite des évènements. Talleyrand aussi. En Haut-Garonne on s’étripe et un jeune officier fait preuve d’un talent certain dans le tir d’élite. Amaury de Treuil abat plus tard le général Joubert en Italie qui était le poulain d’un des directeurs Sieyés. Un meurtre prémédité. Reste en lice Bonaparte qui est en Égypte et que le Directoire pense pouvoir manipuler. Pendant ce temps le lieutenant Jean-Marie Fantôme résiste à une bande de malandrins menés par une femme. Arrivé chez lui après de longues campagnes il ne peut que constater la misère qui règne sous la houlette d’un certain Ouvrard. Un certain Amaury part à la recherche de mademoiselle de Treuil qui commande à la bande de voleurs de grand chemin. Elle serait sa sœur. Amaury complote pour remettre un roi sur le trône. Et à n’importe quel prix même celui d’une trahison.
On enchaîne entre trame romanesque avec des héros que l’on parfois un peu de mal à dissocier et réalité historique. Jean-Marie flirte avec la sœur d’Amaury. Talleyrand et Fouché dînent avec le diable. Bonaparte fait déjà un retour style Île d’Elbe officiellement pour retrouver Joséphine. Le Directoire et ses membres jouent sur tous les tableaux. Le 18 Brumaire Bonaparte emporte la mise. Le méchant Ouvrard est copain de Cambacères. L’ambiance est tordue à souhait. On complote pour le bien de la France en apparence, et la Révolution tire sa révérence définitivement. Un album assez carré avec un bon point pour les rendus de Fouché et de l’inénarrable Talleyrand.
Révolutions, Quand l’Histoire de France a basculé, Tome 1, 18 Brumaire, Soleil, 14,95 €
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