La collection Jour J s’enrichit d’un nouveau titre dont les deux premiers tomes sont sortis simultanément. Le Prince des ténèbres est signé par un trio qui excelle dans le genre, celui de l’uchronie. Cette fois on rejoint un monde qui est en pleine actualité, attentats, Al-Qaïda, Ben Laden, l’islamisme radical. Duval, Pécau et l’incontournable Kordey ont basé leur thriller, un des meilleurs de la collection Jour J sur la possibilité que les attentats du 11 septembre aient pu être évité. Comment, grâce à qui, quelles filières ont été remontées, quels intérêts sont en jeu ? Du cousu main à tout niveau, d’une rare efficacité avec un héros, mort dans les Twins, John O’Neill, ancien directeur adjoint du FBI qui avait effectivement prévenu du danger mais que l’administration Bush, incompétente et prétentieuse, n’avait pas écouté. On ne réécrit pas l’histoire sauf dans les uchronies. Dommage.
Décembre 2004, John Kerry est élu président des USA en battant Bush. Se pose la nomination aux plus hauts postes de l’état. Le nom de O’Neill est sur la liste mais Kerry n’est pas convaincu. Alors on va lui raconter la vue du Prince des ténèbres, son surnom au FBI. Tout commence en 1996 avec l’attentat de la tour de Khobar en Arabie Saoudite tuant 19 Américains (authentique). O’Neill et les agents Sam Sullivan et Carter partent en Arabie pour enquêter. Dès le début ils comprennent que les services saoudiens veulent à tout prix que leur ennemi l’Iran soit accusé. O’Neill est sûr que c’est une autre commanditaire en raison de l’explosif utilisé et peut-être par des locaux. O’Neill enfonce le clou et ne se fait pas que des copains aux FBI. Le nom d’Al-Qaïda est prononcé et celui de Ben Laden qui est en train d’organiser d’autres actions, attentat contre le président des USA de l’époque Clinton à Manille ainsi que des actions contre des avions. La CIA qui traque déjà Ben Laden se mêle du jeu mais O’Neill réussit à les suivre. En Afrique en 1998 dont Nairobi trois attentats contre des ambassades US font des dizaines de morts (authentique). Il faut éliminer Ben Laden fabriqué en son temps en Afghanistan par les services US.
Un vrai film à grand spectacle, des personnages hors du commun mais vrais, un thriller à rebondissements multiples, des faits qui s’enchaînent avec une rare précision, impossible de séparer le vrai de l’uchronie, c’est ce qui fait la force du Prince des Ténèbres dont le tome 3 paraîtra en novembre. Dans le tome 2 on approche du 11 septembre mais on n’en dira pas plus pour protéger le suspense machiavélique du scénario. Mis sur la touche par Bush, O’Neill acceptera la direction de la sécurité du World Trade Center, un hasard mortel alors qu’il avait été l’un des premiers à prévenir contre le risque d’opérations islamistes. Duval, Pécau et Kordey dont le dessin est très cinématographique ont réussi brillamment leur uchronie.
Jour J, Tome 29, Le Prince des ténèbres, 1/3, Delcourt, 15,50 €
Jour J, Tome 30, Le Prince des ténèbres, 2/3, Delcourt, 15,50 €
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