Un cinquantenaire que le BD se devait si ce n’est de fêter mais au moins d’évoquer, celui de Mai 68 qui va donner lieu à une cohorte d’ouvrages où le pire risque de côtoyer le meilleur. Dans la série Jour J on ne pouvait pas passer à côté du sujet. Une édition spéciale vient donc commémorer ce Mai 68 décliné en deux albums qui revisitent à travers deux hypothèses ce qui, cinquante après, restera avant tout pour ceux qui l’ont vécu un grand moment de liberté. Pour le reste, la révolution, la guerre civile, le débarquement des Américains pour rétablir l’ordre, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau ont mis le paquet et forcé la dose. Le résultat est rigolo, inégal et abonde dans le polar politique ou social avec quelques portraits, il est vrai, bien tournés de personnalités dont on sait aujourd’hui ce qu’elles sont vraiment devenues. Pour le dessin, dans L’Imagination au pouvoir Mr.Fab s’offre des ambiances noires de barbouzes sur le retour et de politiciens retors. Pour Paris brûle encore, Damien est dans le post-apocalyptique bien cerné et trace les contours violents d’une guerre où les « Ricains » sont de retour.
Hypothèses deux : Débarquement de Normandie bis, l’Histoire se répète. Un correspondant de guerre va à Paris. La révolution en France a commencé en mai 68, trois ans plus tôt. De Gaulle est mort. Les chars de Massu interviennent mais se font laminer par des missiles portables qu’ont récupéré les étudiants. Des maoïstes arrivent à lancer des missiles atomiques sur l’armée qui encercle la capitale. Les paras russes sautent sur Strasbourg. Les GI’s ont débarqué et des milices diverses font régner leur loi sur Paris. Catholiques extrémistes, musées dévastés et trafic d’œuvres d’art, le reporter a pour objectif de récupérer la Joconde. Mais Paris c’est pire que Stalingrad et Berlin en 45 réunis.
En mai 1968, la France certes s’ennuyait mais était riche et sans chômage. On ne fait pas la révolution le ventre plein. Oui, on s’est bien marré. Les parents avaient un peu la trouille et découvrait que leurs enfants leur répondaient. Enfants ados qui eux se laissaient aller à une liberté intellectuelle et sexuelle toute neuve. Quand on lit Jour J, recul aidant, on est dans une fiction et une uchronie très improbable, ce qui n’est pas vraiment gênant si l’on ne veut que se distraire. Une préférence notable pour le premier tome.
Jour J, Édition spéciale, Mai 68, Delcourt, 22,95 €
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