C’est l’un des plus mythiques films de l’histoire du cinéma. Avec Metropolis, Fritz Lang a voulu montrer la possibilité d’une entente entre classes sociales dans un film de science-fiction où un robot de l’héroïne principale va jouer les trouble-fête. C’est justement l’histoire de ce robot de Metropolis qui est la base du récit de Jean-Pierre Pécau dessiné par Andronik et Mavric (Cette machine tue les fascistes), deux auteurs de Sarajevo qui montrent une fois de plus les qualités de l’école BD de ce pays. On navigue en pleine montée en puissance du nazisme qui va tenter par tous les moyens de peser sur Lang pour que son film soit à leur gloire.
En Allemagne la jeune république de Weimar est menacée. Les nazis sont de plus en plus pressants. Fritz Lang tourne son film Metropolis avec les studios de la UFA. Sa femme Théa est une inconditionnelle d’Hitler et de son collaborateur Rudolph Hess. Lang cherche son héroïne principal et refuse celle que les nazis voudraient lui imposer, Leni Riefenstahl. Il finit par trouver son personnage à travers une jeune dactylo, Brigitte Helm qui n’a jamais fait de cinéma. Pour tenter de le faire travailler pour eux les nazis ressortent une affaire de suicide dans laquelle Lang et sa femme sont impliqués et qui pourrait être un meurtre déguisé. Lang persiste et fait faire le robot dont il a rêvé est dans lequel Brigitte va jouer. Mais une organisation secrète le protège dans une Allemagne où s’affronte extrême-droite et communistes. On va tenter d’impliquer la jeune actrice dans un faux accident.
La République de Weimar cédera bientôt en 1933 sous les coups du nazisme. Pécau montre parfaitement l’ambiance violente et d’approche de la dictature qui règne à cette époque en Allemagne. Sur le fond de l’histoire c’est bien la volonté des nazis et de Théa Lang de proposer une collaboration de classes fasciste dans Metropolis. Le film sera un gouffre financier, un échec car entre autres amputé de 25%. Brigitte Helm refusera de tourner L’Ange Bleu et s’enfuira aux USA. Un histoire passionnante, peu connue et particulièrement bien dessinée dans le ton du graphisme des années trente que l’on retrouve en arrière plan. Leni Riefenstahl deviendra la cinéaste attitrée d’Hitler. Lang tournera ensuite un second chef d’œuvre, M le Maudit.
L’Homme de l’Année 1927, Tome 12, Le robot de Metropolis, Delcourt, 15,50 €
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