On pourrait presque dire qu’on prend les mêmes et qu’on recommence après L’Étoile de Koursk. Ce Loup Gris vient enrichir la très bonne collection chez Delcourt consacrée à ces monstres d’acier qui ont labouré tous les champs de bataille de la seconde guerre mondiale. Machines de Guerre sort donc l’histoire du plus monstrueux char allemand, le Maus ou Panzerkampfwagen VIII, le Loup gris de l’album, à la fin de la seconde guerre mondiale construit mais qui n’a pas combattu. Deux exemplaires ont été fabriqués très difficilement à cause des bombardements anglais et d’une tourelle hors normes. Face à lui comme dans L’Étoile, une femme, une chef de char soviétique qui veut sa peau. C’est une sorte d’uchronie (l’action commence sauf erreur en 1947) bien balancée que nous propose Jean-Pierre Pécau sur le dessin réaliste, efficace de Senad Mavric déjà dessinateur de L’Étoile de Koursk.
En Prusse Orientale en 1947, un escadron de chars russes, des T-44, se fait décimer par un monstre d’acier qui disparait. Seule survivante, Ivana une tankiste, une lieutenante qui a pu voir le Loup Gris détruire ses chars. Seul Karadine, un lieutenant du NKVD la croit car ce n’est par le premier exploit du Loup Gris dont on nie l’existence en haut lieu. 200 tonnes au moins, un canon de 128mm, il va falloir partir en chasse et la seule arme est le dernier modèle de tank construit par les Anglais, le Tortoise (qui ne sera pas non plus un succès en fin de guerre et abandonné). Mais Ivana a besoin d’un équipage pour le manœuvrer. Ce qui ne va pas être simple.
Un ouvrage qui fait le poids (c’est le cas de le dire) car tout ces monstres ont vraiment été des projets plus ou moins aboutis mais qui ont échoué en raison de leurs lourdeur, de l’impossibilité de les transporter et une consommation délirante. Le scénario est à grand spectacle, bien conduit et sur un dessin impeccable. Sans oublier la part psychologique nécessaire à appuyer le mouvement des ces chars d’exception dont le Maus, la souris avec un sens de l’humour très germanique. Sans oublier le char russe expérimental l’Object 252U qui va faire partie du plateau. En fait, la mode à la fin de la guerre était aux monstres ce qui est curieux quand on sait que la mobilité était l’arme la plus précieuse de ces chars. Reste que ce Loup Gris, avec dossier complet en fin d’album, fait vraiment e poids dans la catégorie BD de guerre.
Machines de guerre, Le Loup Gris, Delcourt, 15,50 €
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