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Bertin Timbert grand reporter, horreur malheur, la samba de Tintin

Une synthèse comme on dit, aussi bien l’ineffable Bertin Timbert grand reporter très local que le journal encore plus local où il exerce son beau métier de journaliste. Les deux forment, certes poussés dans les retranchements d’un humour dévastateur, une sorte de témoignage décalé d’un quotidien régional, surtout si on en connaît quelques-uns des faits et méfaits pour y avoir passé des années sous le coup de l’obsessionnelle question : combien de pub, combien de journaux vendus, l’information passant souvent ensuite. Au pupitre de cette rotative éclairée, Devig et Derycke. Devig, le dessinateur est toulousain, donc avec sur place un quotidien désormais aux nombreuses filiales locales. Et pour cause. De quoi s’en inspirer pour cette chasse à l’humour aussi noir que l’encre du journal.

Bertin Timbert a eu bien des malheurs dans sa jeunesse mais un rêve, être journaliste à l’Écho du Mont de Dour-Udu-Luc, un quotidien français quelque part dans l’hexagone. Il flanque la pagaille partout où il passe Bertin, surnommé Tintin bien sûr. Il pousse la porte de l’Écho dont le rédacteur en chef le colle aux deuils. Mais quand Ricco le grand reporter en titre se fait écraser par un œuf d’autruche, il postule Tintin. A lui les noces de diamant des Rabiaux dont l’épouse a pour amant tout homme qui passe. Le dernier moisi dans l’armoire, ce qui fait péter les plombs à son mari qui flingue à tour de bras. Enchaînement mortel, titres à la Une de L’Écho, il fait fort le Tintin, sorte de chat noir, porte-malheur ambulant mais générateur d’infos de poids. Avec lui tout ce qui pourrait mal tourner tourne mal. Même la reine des chats recueillis, gentille mémère est une psychopathe qui donne des gosses à bouffer à son chien. Horreur, malheur, c’est la samba de Tintin.

Il les accumule le reporter. Pour le plus grand bonheur de son patron et de la secrétaire de rédaction nymphomane. Un vrai de la PQR Tintin capable de s’attaquer à tous les problèmes qui deviennent des catastrophes. Gore à souhait, de quoi ne plus avoir vraiment envie de goûter le pâté de tête du boucher du coin, Tintin est le recordman des ventes proportionnellement autant en hausse que les morts violentes liées à ses reportages. Sacré Tintin, il est fort. Comme ses créateurs car on rigole bien avec lui, espèce de Gaston furieux. Une ligne claire qui va bien avec Tintin évidemment. A découvrir sans faute.

Bertin Timbert grand reporter, Panique sur la PQR, Fluide Glacial, 14,50 €

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