Antoine Ozanam en avait parlé lors de son interview avec ligneclaire à Angoulême pour la sortie de son adaptation du Journal d’Anne Frank. En racontant dans Princesse Caraboo le curieux et étonnant destin d’une jeune femme que l’on croit étrangère et de sang royal alors qu’il n’en n’est rien, Ozanam trace un portrait à la fois, tendre, drôle et émouvant. Julia Bax (Pink Daiquiri) a un dessin qui enchante mais sait aussi impressionner, suave et délicat avec un réalisme parfaitement dosé. La Princesse Caraboo qui a aussi donné son nom à un film mérite que l’on s’attache à elle à travers ce bel album.
L’Angleterre se remet des guerres napoléoniennes. On est en 1817 quand arrive chez les Worrall une jeune femme au langage incompréhensible que l’on souhaite leur confier. Elle est belle, pieuse mais semble venir d’un pays lointain et inconnu. Le seul qui a un doute c’est Friksos, le maître d’hôtel au moment où ses très riches patrons tombent sous le charme de la mystérieuse visiteuse. Elle dit se nommer Caraboo, monte aux arbres mais on demande une enquête à son sujet à l’inspecteur Parrow. Qui est vraiment Caraboo dont le corps est tatoué ? Parrow remonte la piste de celle qui désormais serait peut-être une princesse.
On sait que la princesse Caraboo est une usurpatrice. Ozanam s’est inspiré d’un fait connu mais il a donné à sa princesse une grâce, une douceur qui a dû être réelle car on va lui pardonner, du majordome au Worrall où à l’inspecteur. Celle que l’on croyait javanaise était bien anglaise mais plus victime que coupable. Une belle histoire bien mise en scène et dessinée. Ozanam a certes brodé un peu car la documentation manquait sur Caraboo-Mary Willcoks mais avec une vraie justesse de ton. On la retrouvera peut-être pour d’autres aventures. A suivre aussi Julia Bax pour son dessin.
Princesse Caraboo, Le Lombard, 14,99 €
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