Une histoire de chat, de rage et d’enfant, de destin noirci et de rédemption par l’amour, Nicolas Otero a donné à ses Confessions d’un enragé un ton et un volume qui laissent sans voix. On ne comprend pas de suite cette affrontement mystique et fantastique entre son héros et le chat, âme damnée et vengeresse. Et puis on est pris par le rythme, le dessin, les dialogues qui demandent bien sûr un épilogue, ambigu quand même et surprenant.
Liam est au Maroc avec sa famille. Il a quatre ans et un frère. Il veut caresser un chat qui semble inoffensif. L’animal lui saute au visage et le lacère de ses griffes. Diagnostic : le chat est enragé et Liam est contaminé. Injection du vaccin et début du doute car la vie de Liam est en danger.C’est la rage, celle de ce bon Pasteur qui en est venue à bout mais dont on connait mal en fait les conséquences neurologiques entre autres. Liam résiste, rentre en France et continue ses douloureuses injections. Mais son chat, l’enragé, vient le défier la nuit. Liam n’en parle pas et devient taciturne. Le chat lui propose un marché. Liam a neuf vies. Si il les perd le chat sera en lui à jamais. Et Liam craque à plusieurs reprises, investi par une puissance destructrice d’une rare violence qui lui fait perdre à chaque fois une vie, l’écume aux lèvres. Même son ami, Greg qui a un retard mental sera sa victime obligeant sa famille à déménager. Liam frôle encore plusieurs fois le drame, devient un dealer arrogant jusqu’au jour où il rencontre Lisa.
En alternant son récit d’informations sur la rage, Nicolas Otero ajoute au poids dramatique du récit. On reprochera peut-être le côté chat de Liam graphiquement accentué. Il n’aurait pu être souligné que par les couleurs violentes et les pupilles. Mais le tout est un vrai choc, violent, sans concession. On respire enfin pour le final tout en doutant jusqu’au dernier moment du retour de Liam parmi les monde des humains et des gentils chats. Très efficace. Un grand bravo à Vérane Otero pour sa couverture (géniale) et ses couleurs.
Confessions d’un enragé, Glénat, 25 €
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