Portraits, de Welles à Modigliani pour offrir à Noël
Deux biographies mais pas que. Des portraits, celui d’un ogre, géant du cinéma, Orson Welles et bien plus réservé mais tout autant génial Amadeo Modigliani. Pas de parallèle possible entre les deux hommes. Mais on peut penser que le réalisateur de Citizen Kane ait pu s’entendre avec un peintre au talent délicat maître en portraits et comme lui pas vraiment apprécié de son vivant. Des ouvrages parfaits cadeaux de Noël.
Orson Welles, l’artiste et son ombre par Youssef Daoudi. Quand on parte de Welles c’est immédiatement le film Citizen Kane qui vient à l’esprit. Un brin réducteur car Orson Welles à Hollywood ce sera aussi une histoire d’amour avec ses hauts et ses nombreux bas. Il a mis en scène, joué, réalise, peint, dessiné et bien sûr comme il le dit dans cette biographie, aimé et hai. 1977, un pitch et Welles raconte qu’il va tourner une histoire de tauromachie et de fascination pour la mort. Ce pitch Welles le propose à un producteur. De l’autre côte du vent, le titre pour le retour d’un grand acteur vieillissant. Welles se souvient aussi de son film La Splendeur des Anderson dégommé par la critique, la nouvelle vague Bodganovich, Scorsese, Altman ou Coppola. Le Procès tourné à Paris et son enfance, sa mère pianiste, son frère Dickie. Richard le père n’est pas souvent là. Maurice médecin très proche de maman. Orson est adulé. Il est doué mais considéré comme un petit monstre. Le théâtre va le passionner, Macbeth. Il vieillit aussi vite qu’il le peut. 1938, et La Guerre des mondes adaptée pour la radio. Il sème la panique par son réalisme. Direction Hollywood pour cet enfant prodige. Bonjour Kane. La suite il faut la découvrir dans ce bouquin très bien mis en scène, un portrait en fait qui rend à Welles son authenticité avec en plus une mise en page très travaillée qui sort des sentiers battus.Noir sur jaune et Falstaff, Don Quichotte, un génie hors normes dans un monde trop petit pour lui.
Orson, Welles, L’artiste et son ombre, Éditions Delcourt Mirages, 18,95 €
Modigliani par Ernesto Anderle. Jeanne veut savoir comment était son père. Une âme magnifique lui répond sa grand-mère en 1930 à Livourne. Amedeo Modigliani avait été malade enfant, remplissait des cahiers entiers de dessins, de portraits. On l’envoie prendre des cours puis en grandissant a failli mal tourner. Il part dans une école d’art, Florence puis Venise et enfin Paris. Il disait que ce n’était que là qu’il pourrait devenir riche et connu. Il va rencontrer la mère de Jeanne qui part à Paris, trouve Utrillo dans un asile, se fait passer pour sa petite-fille. L’art était partout à l’époque. Utrillo rencontre Modigliani à La Rotonde qui chasse le portrait contre un verre de vin. Il a dû abandonner la sculpture pour raisons de santé. Le Titanic a coulé, mauvais présage. La guerre de 14 approche. Picasso n’est pas aimé par les autres peintres. Lui seul vend. Soutine est l’ami d’Amadeo. Modigliani est aussi de la fête. Amour-haine entre les deux. Avec Picasso il va voir Renoir. Modigliani est ni cubiste, ni impressionniste. Il apporte l’art italien à Paris. Picasso le jalouse. Modi expose mais l’opinion publique le rejette. Jeanne enfin pour un grand amour qui donne sa fille et son frère mais il y a la pauvreté, il ne vend pas. Un destin tragique et on le sait un succès international après sa mort. Là aussi on a un portait qui plus est tracé par Utrillo. Un dessin parfait pour évoquer ce très grand nom de la peinture.