On a attendu, c’est vrai, ce tome 10 du Bouncer. Mais quand on aime… D’autant que le 11 montrera le bout de ses pages dans une poignée de mois, en mars. Donc, en un mot, un diptyque qui va rattraper ce « léger » retard au démarrage. Il est en pleine forme le Bouncer. Il aimerait bien qu’on l’oublie et pouvoir vivre sa vie. Sauf que bien sûr, le lecteur il n’est pas d’accord. Faut que ça bouge à Barro City et François Boucq qui gère désormais scénario et dessin lui a concocté un programme sauvage et consistant au Bouncer. Un trésor en balade, une bande de tueurs sans pitié, une petite fille qui sert de lien à tout ce pas si joli monde, le Bouncer va se mettre en colère et il va y avoir du boulot pour une paire de croque-morts aux visées pas vraiment catholiques. Enfin il y a le dessin de Boucq. Que dire ? Rien, si ce n’est qu’on est toujours bluffé par son talent.
A Barro City, la jeune Panchita a un curieux tatouage sur le visage. Gretel, son amie et fille de l’horloger du village Zeiss, se fait peindre le même dessin sur le visage. Impossible désormais de savoir qui est qui. Le père et la fille rentrent chez eux alors qu’arrive un charlatan bonimenteur qui prétend avoir, cachée dans son charriot une femme d’exception, qu’il faut payer pour la voir. Pendant la nuit l’horloger est assommée, sa fille tuée et scalpée. Alors qu’il rentre en ville le Bouncer protège un Indien agressé par la foule. La population a lynché ses frères quand on a appris que Gretel avait été scalpée. Au saloon, Job et Yin Li raconte au Bouncer ce qui s’est passé et qui a traumatisé la petite Panchita. Mais dans le saloon Panchita semble reconnaitre un homme. Le Bouncer est persuadé que le tatouage que portaient les enfants est la cause de l’agression et peut-être celle d’une erreur de cible.
Un scénario assez machiavélique avec des personnages atypiques qui pour des raisons différentes sont à la chasse du même magot et du même gibier. Une belle palette avec le Bouncer en maître d’œuvre dans des paysages impressionnants dignes bien sûr des meilleurs westerns que Boucq restitue avec force et passion. Un retour aussi sur l’épopée française au Mexique qui apporte son lot historique au récit et des bases d’autant plus crédibles. Le méchant El Cuchillo aura à coup sûr une fin terrible dans la suite de cet Or maudit qui sera publiée en mars. François Boucq a signé une horde sauvage très originale et où tous les éléments, les détails s’imbriquent à merveille.
Bouncer, Tome 10, L’Or maudit, Glénat, 18 €
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