La suite d’un thriller ancré dans une réalité incontournable, le terrorisme. Dans Compte à rebours, Matz dont on connaît tout le talent de scénariste s’est associé à Marc Trévidic. Il a été juge d’instruction au pôle antiterroriste au TGI de Paris et exerce toujours mais à Lille comme premier vice-président au Tribunal de Grande Instance. On peut dire qu’il sait de quoi il parle. Avec eux, Giuseppe Liotti au dessin dont le trait clair, net et réaliste colle à l’action et porte l’émotion à son comble. Un tome 3 où la justice pourrait bien avoir affaire à la fameuse raison d’état.
Un attentat a touché le Louvre alors que les forces de l’ordre savait qu’il se produirait. Les terroristes semblent venir du Qatar. Mais l’un d’eux s’est échappé, un Français converti devenu Abou Otham. Le juge Duquesne veut savoir comment il a pu passer à travers les contrôles. Un membre de l’ambassade du Qatar à Paris est enlevé. Et Abou Otham a rejoint son commanditaire et lui annonce que tout est prêt pour la prochaine vague d’attentats. Une vingtaine de cibles sont prévues. Des attentats qui devraient faire oublier le 11 septembre. Duquesne se heurte à des confrères arrivistes mais obtient un témoignage crucial. Il y avait une taupe parmi les complices de Abou Otham, retourné par la DGSE qui n’a rien dit. Coup de froid dans les relations entre-services. La DGSE savait qu’un très gros coup est en préparation.
La force de cette série est son authenticité, elle sonne juste en particulier quand elle évoque la guerre des services, de la justice, des juges. Ensuite tout est, grosso modo, plausible, du converti aux moyens d’actions, à l’intoxication avec faux coupables. On sent que le temps est compté dans ce genre d’affaires et qu’on peut passer à côté pour un rien. Idem pour les cibles encore que là, les moyens pour les terroristes doivent être considérables mais, après tout, pourquoi pas. A noter une scène impressionnante sur la Place de la Comédie à Montpellier. On n’oublie pas enfin la politique. Qui est derrière quoi ? Quel pays ? Comment ne pas se fâcher avec ceux qu’on sait pourtant responsables ? La sacrée sainte raison d’état. Qui a ses limites à hauteur des enjeux financiers. Une démonstration incontournable et implacable cette série.
Compte à rebours, Tome 3, Opération Tora Bora, Rue de Sèvres, 15 €
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