Des textes qui font vibrer l’image, qui la rende à la fois unique, ce qu’elle est physiquement et universelle, avec Open Bar, Fabcaro avait ouvert une boite de Pandore. Ses planches (gags) ont en six cases le même dessin répété, rien ne bouge. Et voila où les mots veulent en venir, être les maitres du jeu ce qui dans une BD n’est théoriquement pas l’idéal. Avec cette 2e tournée, Fabcaro récidive, nous embarque dans nos propres visions, décape la société à grands coups de son humour qui sidère, décale , décalque une réalité absurde. Fabcaro est unique à plus d’un titre, comme ses dessins titres qui flirtent aussi avec un surréalisme goguenard.
Une cuisse de poulet sur la tête, sans le faire exprès, en découpant la volaille. La pauvre enfant s’en doute, sa vie va en être gâchée. Et c’est bien fait, non, tout de même. On en dira jamais assez combien la cuisse peut être parfois ne pas être si légère. Un maillot de l’équipe de France fabriqué par des petits enfants Chinois. Une honte à moins de bien penser à eux quand on le met. Sinon on est un sans cœur. Si vous n’arrivez pas à ouvrir votre 3e chakra, copiez sur votre copine. Pas de mal à ça à moins de vous faire piquer par maître Yogi. Un régime minceur, rien ne vaut d’être pris en otage. Recette à découvrir mais efficace.
Et tout est à l’avenant, on est piégé, baladé, étripé, décontenancé mais heureux de sourire à nos propres travers. Inconscients mais comblés, au point d’en reprendre une couche. Un must, la réunion masculine sur le féminisme, ses propositions gratuites à moins que une voix ne s’élève. De femme bien sûr qui devra se taire. Fabcaro n’est pas un gentil si l’on y regarde de près. Mais c’est difficile de l’être quand on est entouré de méchants. A moins de s’appeler Jésus, ce qui n’est pas le cas de Fabcaro. Tant mieux. On se régale.
Open Bar, 2e tournée, Delcourt Pataquès, 12,50 €
Articles similaires