Olivier Berlion était en dédicace chez Azimuts à Montpellier. Son dernier album, premier d’un triptyque vient de sortir chez Dargaud. Olivier Berlion a repris une affaire qui fait toujours parler d’elle, l’assassinat du juge Renaud à Lyon en 1975. Il relance le débat avec Le Juge et s’en explique avec ligneclaire.info en donnant aussi des précisions sur ses prochains albums et l’arrêt de sa série Tony Corso. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC.
Olivier Berlion, pourquoi avoir choisi le meurtre du juge Renaud ?
Parce que c’est une affaire incroyable et qu’en plus elle se passe à Lyon dont je suis originaire. On sait bien que la mort du juge Renaud est intimement liée au financement occulte de parti politique bien avant que cela soit encadré par la loi. Au début des années soixante-dix Renaud a mis son nez là où il ne fallait pas.
Qui était derrière les tueurs ?
Sans grande équivoque possible on pense au SAC, le service d’action civique qui était chargé d’épauler l’action politique du parti gaulliste de l’époque. Et cela depuis 1960. De là à en assumer les basses œuvres… Quinze jours avant d’être abattu, Renaud a reçu des menaces et l’un de ses amis dans le milieu, un ancien résistant lyonnais, lui a dit que si il ne se calmait pas il ne pourrait plus rien pour lui.
Donc un mélange de politique, d’argent sale et grand banditisme à Lyon ?
Oui, des braquages mais dont l’argent allait où ? Cette affaire laisse toujours aujourd’hui perplexe sur la façon dont elle a été réglée. Je me suis aperçu que c’était toujours une ambiance très tendue autour de l’affaire Renaud. J’ai beaucoup travaillé le sujet pour écrire ces trois albums.
Très tendue ?
Oui, une sorte de chape de plomb, lourde, beaucoup plus que je ne pensais. C’est une fiction mais je fais donc très attention à ce que je dis. Renaud est une personnalité atypique, qui a du caractère et puis c’est Lyon. Il y a eu des réseaux d’authentiques résistants dont Renaud avait fait partie mais qui, ensuite, pour certains d’entre eux ont servi à d’autres choses. L’affaire Renaud comme plus tard l’affaire Boulin sont des affaires d’état.
Après le Juge, quels sont vos projets ?
Il y en a un qui est très avancé chez Glénat. Ce sera une série de neuf albums, disons très artistiques. Elle sera coscénarisée avec Marc Omeyer. Neuf arts, neuf histoires et des dessinateurs avec moi comme Eric Stalner, Eric Liberge, Marc Bourgne. Je ferai deux albums au dessin. Sortie je pense au printemps 2016 et un rythme de deux albums tous les six mois mais on en reparlera.
Et Corso ?
Stand by. Disons que l’éditeur s’est basé sur les derniers chiffres des ventes ce qui est fréquent aujourd’hui. J’ai bien compris qu’ils avaient décidé d’arrêter. Je vais voir si je peux récupérer le personnage. A suivre.
Vous m’aviez aussi parlé dans une précédente interview d’un album sur Lucky Luciano, le célèbre maffiosi ?
Oui, c’est un autre projet mais pas finalisé. Une fiction sur Luciano quand il monte le syndicat du crime à Chicago. On a dit qu’il se vantait de ne jamais avoir eu de femmes dans sa vie. Erreur, une jeune Polonaise va croiser sa route au moment où Luciano rend honorable le syndicat et investit par exemple dans le BTP à Chicago et prend la main sur les vieux parrains. En plus Luciano tombera en 1936 pour proxénétisme. Mais ce n’est pas pour autant qu’il perdra son titre en prison ou ensuite en exil.
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