C’est une sorte de document improbable, un témoignage rare signé par deux auteurs mythiques argentins, Héctor Oesterheld et Alberto Breccia, pour un personnage tout autant incontournable, icône de son vivant, Eva Peron. Oesterheld sera éliminé en 1977 par la junte militaire, lui le scénariste d’Ernie Pike ou d’un Che Guevara vite censuré sous le dessin de Breccia. Leur Evita est un hommage au look très rétro, très écrit, illustré comme l’était la BD des années soixante, en noir et blanc. On retrouve Evita, le parcours atypique, volontaire d’une femme qui a rêvé de justice sociale, épousé un Peron issu du pouvoir militaire, agit pour son pays et aura une fin de tragédie pour ensuite devenir un sorte de sainte vénérée par les plus humbles. Il y a eu d’autres biographies d’Evita, une comédie musicale. Mais cet Evita est un ouvrage complet qu’il faut replacer dans le contexte non seulement de sa création mais aussi de son époque dont les traces ont été retrouvées dans les années 2000 pour cette réédition de la première parution en France.
Elle aura un destin compliqué Eva Maria Duarte, née au début des années vingt et rapidement consciente de ses ambitions. En 1934, elle rejoint Buenos Aires, prête à se lancer dans une carrière radiophonique ou théâtrale. Elle passe d’une troupe à l’autre, indignée par les injustices sociales auxquelles elle est confrontée. Peron commence à faire parler de lui alors que Eva réapparait après avoir disparu plusieurs mois. On n’a jamais su où. En 1944 leurs destins se croisent dans un festival et ils repartent ensemble pour ne jamais plus se quitter. Eva prend fait et cause pour Peron tout en essayant de poursuivre sa carrière. Devenu ministre de la guerre et vice-président de la nation, Peron joue la carte de la démocratie mais est poussé vers la sortie puis emprisonné. Mais le peuple le libère et il revient au pouvoir. Il épouse Eva. Le couple est en marche vers la gloire. Eva devient Evita.
Eva Peron accumulera les actions généreuses, en faveurs des enfants, des personnes âgées. Elle sera l’image du péronisme en particulier à l’étranger, en Espagne ou en France. Un vrai bourreau de travail qui va se battre contre tout, la maladie ou de l’injustice tout en sachant profiter d’un pouvoir sans partage. L’album est un hymne en son nom et on s’y plonge un peu comme dans un roman d’aventure avec sa part de mystique. Il reste toutefois un document précis dont la forme ne doit pas dérouter et parce qu’il est signé par deux auteurs dont l’objectivité leur a couté cher.
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