On parle rarement de manga mais quand il y en a un qui sort du lot, pourquoi ne pas en dire le bien que l’on en pense. Avec Golden Kamui on a été bluffé aussi bien par l’histoire, le dessin et le ton du récit. Sur fond de conflit russo-japonais, on suit le périple de Saichi Sugimoto à la recherche d’un trésor mythique. Il va tomber sur Ashirpa, une jeune indigène, vaillante et courageuse mais à qui on ne la fait pas. Le duo fera cause commune pour retrouver l’or cachée par un voleur doué pour le tatouage à secret. Satoru Noda s’est inspiré de son propre passé familial pour cette saga à rebondissements superbement faite et qui a, on ose le dire, un côté Pratt évident par l’environnement et la philosophie du personnage principal.
Faire la guerre est pour Saichi Sugimoto un vrai métier. Il a été surnommé l’immortel après les combats meurtriers contre les Russes. Chercheur d’or malchanceux, il est sur la piste du trésor de 75 kilos d’or caché par un voleur qui s’est servi de tatouages sur les corps des ses compagnons de cellule pour établir une carte de la cachette. Pour la trouver il faut rassembler le puzzle. Celui qui lui a confié ce secret va vouloir le tuer car il est lui-même l’un des fameux prisonniers tatoués. Sauvé de la furie d’un ours par une jeune indigène Aïnou, ils vont s’associer pour survivre et ensuite chercher le trésor. Ashirpa et Saichi comprennent que les tatouages se complètent. Arrivés dans un village ils découvrent qu’ils ne sont pas seuls sur le coup.
De l’action, un dessin pointilleux et précis sur le plan aussi bien ethnologique que militaire, un scénario bien ficelé, Satoru Noda a signé un manga très riche et prenant. Ses deux héros sont à la fois complémentaires et différents quant à leurs buts et à leur culture. On découvre aussi des façons de survivre pas banales dans un monde où la nature est hostile. Un excellent manga dont six volumes sont en cours au Japon.
Golden Kamui, Tome 1, Ki-oon, Seinen, 7,90 €
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