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Hoka Hey, seconde naissance

Un poids-lourd au propre comme au figuré. 224 pages pour un western stupéfiant, Hoka Hey qui emprunte en titre le cri de guerre des Indiens Lakota. Une poursuite infernale, une chevauchée fantastique à coups de Winchester 73 pour ces rôdeurs de la plaine. Une synthèse de western, oui et non car Neyef qu’on a découvert avec DoggyBags a mélangé mais surtout créé un environnement assez inédit, celui de la vengeance absolue, presque intellectuelle sans pitié d’un trio composé de deux Indiens qui ont adopté le Colt flanqués d’un Irlandais paumé. Mort aux envahisseurs blancs et du sang sur la piste avec chasseur de prime au train des broncos. Celui qui va brouiller la donne c’est Georges, un petit garçon indien d’origine mais éduqué par un pasteur qui a gommé ses origines. Un drame cornélien, shakespearien dont Neyef aussi au dessin inspiré, réaliste s’impose et fait un roman touchant, émouvant malgré la violence inévitable de ce western jusqu’au-boutiste.

Georges ramasse des pommes pour le pasteur qui l’a pris en charge, administrateur de la réserve. Il est devenu le jeune Lakota un presque parfait petit américain. Il rêve de devenir médecin. Quand Georges voir arriver un trio à cheval qui interroge le pasteur car l’un d’eux Little Knife cherche un certain Gavin Atkins. Il est le fils de Blue Flower morte assassinée. Le pasteur parle et Little Knife le tue, blesse la femme qui est avec lui mais il s’aperçoit que Georges a été témoin de la scène. Il le capture. Sa compagne No Moon l’empêche de l’éliminer. Georges est obligé de suivre le trio dont un cow-boy irlandais Willy est le dernier. Derrière un chasseur de prime les suit et découvre le corps et achève la jeune femme.

On pensera aussi à Tarentino pour une scène dans un saloon de trappeurs, du condense qui repose sur le parcours initiatique que va vivre Georges. Petit à petit il redevient amérindien grâce à Little Knife dont la soif de vengeance est sourde, déterminée. Chaque personnage a son destin en bandoulière. Celui de Georges va se forger au fis des épreuves. Son choix sera déterminant à plusieurs reprises. La haine se transforme en volonté de donner à un enfant ses vraies racines, une. seconde naissance alors que les Blancs ont fait une croix sur eux comme celle peinte dans le dos de Little Knife. On prend fait et cause pour le quatuor dont finalement Georges est le leader. Triste aussi cette balade sans retour mais sublime de conception, de discours et de dessin. Un très grand moment dont le Label 619 s’est fait le support.

Hoka Hey ! Label 619, 22,90 €

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